Oracle a confirmé hier qu'il allait continuer à développer « les dernières versions de sa base de données et de ses autres logiciels couverts par la décision du juge relative aux ordinateurs Itanium de HP ». Il y a un mois, la société de Larry Ellison s'est en effet vu imposer par un juge californien de poursuivre le portage de ses logiciels sur cette plateforme à l'issue du procès engagé par HP à son encontre.

Dans son communiqué du 4 septembre (cf ci-dessous), Oracle a également précisé qu'il livrerait les versions Itanium de ses produits « approximativement sur le même calendrier » que les versions destinées aux Power Systems d'IBM. 

En mars 2011, la société avait annoncé qu'elle allait arrêter de développer de nouvelles versions de ses logiciels pour Itanium, une architecture de processeurs développée par Intel, principalement utilisée dans les serveurs Integrity sous HP-UX. Cette décision avait conduit HP à attaquer Oracle pour rupture de contrat, en faisant état d'un accord signé entre les deux sociétés en septembre 2010 par lequel la société de Redwood Shores s'engageait à poursuivre ses développements sur Itanium. Oracle avait contre-attaqué en argumentant que la plateforme Itanium était en fin de vie et que HP dissimulait la vérité à ce sujet. 

Communiqué d'Oracle sur le portage de ses logiciels sur Itanium
Dans son communiqué, Oracle explique que s'il avait arrêté les évolutions de produits pour Itanium, ainsi qu'il le voulait, il n'y aurait pas eu de version 12c de sa database pour cette plateforme. (agrandir l'image)

Un jury doit encore déterminer si Oracle a rompu le contrat
 

Le mois dernier, le juge James Kleinberg, de la cour supérieure de Californie, a estimé que l'accord signé en septembre 2010 pouvait être considéré comme un contrat qui engageait Oracle à continuer à porter ses logiciels sur Itanium jusqu'à ce que HP arrête de vendre la plateforme. 

Cette affaire a mis en lumière comment le partenariat entre ces deux géants de l'informatique, longtemps fructueux, s'était détérioré après le rachat de Sun Microsystems par Oracle. Une situation qui s'était encore aggravée lorsque la société de Larry Ellison avait recruté Mark Hurd en septembre 2010, qui avait été un mois plus tôt licencié de la présidence de HP. 

L'affaire ne s'arrête pas là puisque, dans une deuxième phase, un jury va décider si Oracle est coupable d'avoir rompu le contrat et, dans ce cas, déterminer le montant des dommages et intérêts qu'il devrait verser à HP.