Rick Reidy avait prévenu en prenant les rênes de Progress Software : il ferait en sorte que la gamme de logiciels d'infrastructure de l'éditeur ait l'air d'une véritable suite, déclinée selon des besoins métier. Au besoin, cela continuerait de se faire au travers d'acquisitions : c'est le cas aujourd'hui, puisque Progress achète pour environ 49 M$ nets Savvion, acteur du BPM (Business process management, gestion des processus métier) classé par Gartner comme un des leaders du secteur. Progress comble avec ce rachat un manque évident par rapport à la direction que l'éditeur souhaite prendre : il lui faut en effet, après avoir accumulé les briques d'infrastructure (rachats de Xcalia, Iona, Apama, Actional...), évoluer vers des solutions de plus haut niveau, capables de gérer des règles métier et des processus. Et après l'acquisition de Lombardi par IBM, il restait peu d'acteurs déjà bien implantés sur le marché du BPM à la portée d'un acquéreur de taille moyenne. Gartner dit ainsi de Savvion BusinessManager 7.5 qu'il s'agit d'une des suites de BPM les plus matures, et qu'elle est capable de gérer de grands volumes de flux. Autre avantage pour Progress, le logiciel de Savvion est basé sur les standards et conçu selon une orientation services, ce qui le rend théoriquement simple à intégrer avec les autres produits. Suite à l'acquisition, qui intervient quelques jours après la clôture de l'année fiscale, Progress prévoit une légère hausse de son chiffre d'affaires pour 2010 par rapport aux estimations formulées à l'annonce des résultats : la fourchette est de 538 à 548 M$ (normes Gaap), contre 520 à 530 M$ (normes Gaap) attendus précédemment. Faible hausse, donc, mais qui ne doit pas masquer le mouvement de bascule à l'oeuvre chez Progress. En 2008, la gamme d'outils de développement OpenEdge était encore largement majoritaire dans le chiffre d'affaires de Progress, avec 331 M$ sur 518 M$. En 2009, elle est descendue à 276 M$, alors que dans le même temps, la gamme de logiciels d'infrastructure grimpait de 85 à 128 M$ (sur un chiffre d'affaires total en baisse, à 497 M$).