Pour construire The Message Cloud, sa plateforme de gestion des données orchestrant et personnalisant les interactions marketing sur les différents canaux utilisés par les clients, l’éditeur SmartFocus a procédé il y a quelques années à une série d’acquisitions de technologies qui a diversifié ses localisations R&D. Il recentre maintenant ses équipes de développement à Londres avec un fort impact sur ses filiales française et espagnole. En France, en particulier, ses effectifs viennent d’être réduits de moitié, la filiale ne comptant plus désormais qu'une cinquantaine de collaborateurs. 

Au total, SmartFocus réunit 450 personnes dont la moitié se trouvent en Angleterre. Ses autres salariés sont répartis entre ses filiales, aux Etats-Unis, en Allemagne, Belgique, Suisse, Espagne et France, cette dernière restant la plus importante. « Avec la stratégie qui nous a amenés à développer The Message Cloud, nous avons la volonté d’être au coeur de l’innovation, et lorsque l’on veut être réactif, il est important de centraliser ses équipes de R&D », nous a expliqué Fabien Roger, directeur général adjoint de SmartFocus. « Nous avons eu besoin d’aligner nos ressources pour être le plus efficient possible et cela a concerné l’ensemble du groupe, pas seulement la filiale française et pas uniquement la R&D. ». A sa création par Nick Heys à Clichy-la-Garenne, en 1999, la société portait le nom d’EmailVision. En 2010, elle est passée sous le contrôle de la société d’investissement Francisco Partners qui représente des fonds américains. Après avoir racheté l’éditeur britannique SmartFocus en 2011, elle en a pris le nom en octobre 2013. 

Des salariés français vont partir à Londres

Le responsable de SmartFocus dans l'Hexagone assure que chaque salarié concerné par la réorganisation a reçu des propositions. Une partie d’entre eux s’est notamment vu proposer de rejoindre la capitale britannique, où se trouve depuis 2011 le siège social de la société. Certains ont choisi de le faire, d'autres ont été licenciés. « Il reste encore de la R&D en France », précise Fabien Roger, « mais il y a effectivement une volonté de centraliser ces équipes sur Londres. » Beaucoup d’innovations sont portées par les marchés anglo-saxons en termes d’usage, l’axe digital y étant très développé », rappelle le DGA en insistant par ailleurs sur l'importance du marché français pour la société. 2016 y sera une année d'évangélisation sur ces sujets, ajoute-t-il.

Les plateformes de gestion de données (DMP) comme The Message Cloud permettent d’amener du contenu en temps réel en fonction des données recueillies sur le client et du contexte. « Nous sommes sur un marché global et nous avons de gros concurrents », rappelle Fabien Roger en citant une étude de Forrester sur le Real-time Integration Management (RTIM) où SmartFocus figure en bonne place. « En 2015, nous avons signé 2 fois plus de clients qu’un 2014. Nos concurrents embarquent souvent un historique technologique. Ils sont dans une problématique similaire à la nôtre il y a 4 ou 5 ans. » Aujourd’hui, SmartFocus revoit aussi son accompagnement client et veut concentrer à Londres ses fonctions support. Il continue de recruter en R&D pour développer sa DMP marketing, sur toutes les nouvelles technologies dont celles liées au big data et à Hadoop.