La CITC (Commission des Technologies de l'Information et de la Communication), le régulateur des télécommunications en Arabie Saoudite, a indiqué dans un communiqué transmis par courriel qu'elle avait décidé d'autoriser le service de messagerie instantanée de RIM, BlackBerry Messenger, certaines de ses requêtes ayant été satisfaites. Le communiqué ne précise pas les termes de l'accord, mais selon un membre de la CITC qui a souhaité conserver l'anonymat, un accord aurait été trouvé sur l'implantation, sur le sol du royaume, de certains serveurs des services BlackBerry.

La semaine dernière, la CITC avait fait monter d'un cran la pression sur RIM en donnant à trois opérateurs locaux jusqu'au lundi 9 août pour s'assurer que les services BlackBerry étaient en conformité avec ses requêtes. Après avoir menacé de couper les services en question vendredi dernier, 6 août, elle avait décalé cette suspension de 48 h, selon l'agence de presse gouvernementale saoudienne.

L'accord fera-t-il des émules ?

Matthew Reed, directeur de la recherche sur les télécommunications sans-fil au Moyen-Orient et en Afrique pour la société Informa Telecoms & Media, a estimé la semaine dernière que si l'accord venait à être signé, il pourrait faire des émules en Inde, au Liban et aux Émirats Arabes Unis. Ceux-ci demandent eux aussi la mise en place de serveurs locaux afin d'éviter que les données échangées par l'intermédiaire des services BlackBerry sur leur territoire ne soient stockées dans les datacenters canadiens de RIM, dans lesquels ils n'ont aucune confiance. Ces installations nationales rendront possible pour les autorités locales d'accéder aux données lorsqu'il y en a besoin.

Le fait que RIM transige avec des gouvernements sur la sécurité de ses données et le respect de la vie privée des utilisateurs de BlackBerry afin de ne pas perturber la continuité du service risque de faire perdre de son attrait à ce dernier. Pour autant, d'autres pourraient penser qu'il s'agit là d'une étape logique pour imposer le smartphone sur les marchés des pays émergents, précise Matthew Reed.