SAP manifeste sa volonté de trouver une issue dans le procès pour violation de copyright que lui a intenté Oracle il y a plus de trois ans maintenant. Dans les documents remis hier 5 août au tribunal, l'éditeur allemand de solutions de gestion propose de ne pas contester la responsabilité de TomorrowNow concernant les téléchargements dénoncés dans la plainte d'Oracle. La société co-fondée par Hasso Plattner acceptera les conséquences financières pour tout jugement remporté contre son ancienne filiale, en dépit du fait que SAP n'était pas impliqué dans ses opérations et n'a pris part à aucun des téléchargements allégués dans la plainte d'Oracle.

En revanche, SAP persiste à estimer que les dommages qu'Oracle dit avoir subi dans le cadre de cette affaire sont très largement surestimés. Et il continuera à présenter des arguments en ce sens.

TomorrowNow a été fermé en octobre 2008

« Nous reconnaissons que TomorrowNow a commis des fautes il y a trois ans et nous avons pris des mesures directes pour répondre aux préoccupations d'Oracle, incluant la fermeture de la société il y a deux ans », a rappelé Werner Brandt, directeur financier de l'éditeur allemand. La société Tomorrownow a cessé ses activités le 31 octobre 2008. SAP s'engage à dédommager Oracle pour le tort causé par TomorrowNow. Mais le dirigeant estime à l'inverse que le montant des dommages et intérêts déraisonnables [NDLR : plusieurs milliards de dollars] réclamés par Oracle constituent un moyen improductif de détourner l'attention « alors que nous cherchons à trouver une issue juste et raisonnable à ce dossier ». Les dommages réels s'élèvent tout au plus à quelques dizaines de millions d'euros au maximum, évalue SAP dans le document adressé au tribunal. Le calcul de l'indemnité « doit se baser sur la réalité et sur la loi », y argumente son avocat.

En mars 2007, la société de Larry Ellison avait attaqué l'éditeur allemand au motif que Tomorrownow, une société de services rachetée en 2005 par SAP, avait téléchargé illégalement sur les serveurs d'Oracle des milliers d'informations et de logiciels relatifs à ses produits. L'activité de Tomorrownow consistait à fournir un support technique autour des applications JD Edwards et PeopleSoft pour un coût inférieur à celui facturé par l'éditeur. Dès l'origine du différend, SAP avait reconnu que TomorrowNow avait commis des erreurs.

Illustration : Werner Brandt, directeur financier de SAP (crédit photo : SAP)