Le salon Solutions Linux 2012 a ouvert ses portes au CNIT de la Défense. Si a priori le nombre d'exposants reste sensiblement identique à l'année précédente, la 14èmeédition a vu l'absence revendiquée de Linagora, partenaire historique du salon. Hormis, ce soubresaut contestataire, l'évènement s'est focalisé sur les grandes tendances du moment. Ainsi Microsoft a rappelé les dernières annonces concernant le support de Linux dans les VM de Windows Azure et la dernière version de Skype sur Linux. Si la firme de Redmond a toujours eu des relations compliquées avec le monde de l'Open Source, aujourd'hui, le climat est apaisé. Selon Frédéric Aatz, directeur de la stratégie interopérabilité chez Microsoft, « nous sommes dans une démarche de savoir ce que l'on peut faire ensemble, notamment sur un sujet comme le cloud ».

Cette tendance est aussi au coeur des éditeurs de distribution Linux. Suse, qui fête ses 20 ans d'existence, a indiqué son implication dans OpenStack avec Suse Cloud. « Nous accompagnons les évolutions d'OpenStack aujoud'hui avec Essex, mais demain avec Folsom, la prochaine version d'OpenStack, nous serons capables de gérer Xen, KVM, ESx de VMware. Comme dans le cadre du cloud on parle de perfect host, Suse cloud entend devenir le perfect guest », souligne Philippe Demaison, directeur technique chez Suse en France. L'éditeur est venu présenter la dernière version de Suse Linux Entreprise Server pack 2 qui intègre le Kernel 3.0 et se rapproche de certaines sociétés comme SAP en intégrant un peu plus des liens entre progiciel et le monde Open Source.

Stockage, mobilité et collaboratif


Les hébergeurs étaient aussi présents sur le salon pour montrer les avantages du cloud. Ainsi Ikoula qui propose une plateforme IaaS baptisée FlexCloud sent « que les DSI veulent aller vers le cloud, mais ont encore des questions sur le modèle, sur les notions de réversibilité des contrats, l'intégration avec des solutions Open Source », constate Jules-Henri Gavetti, PDG d'Ikoula. En complément du cloud, le stockage était aussi une orientation importante du salon. Arkeia, spécialiste du stockage a présenté la bêta de Network Backup v10. Cette dernière offre une solution de sauvegarde hybride sur le cloud. Pour Frédéric Renard, responsable EMEA d'Arkeia Software « il s'agit de remplacer les bandes par des sauvegardes hors site, pour éviter les problématiques de la bande passante des réseaux WAN ».

La mobilité était aussi un des débats de la première matinée. Plusieurs conférenciers se sont relayés pour expliquer comment déployer des applications sur Android ou via des plateformes Open Source comme PhoneGap qui repose sur HTML 5.  Le collaboratif et la messagerie sont des activités toujours présentes sur Solutions Linux. Libre Office expliquait les atouts de la dernière version (3.5) de sa suite bureautique. On notera l'absence d'Open Office à l'évènement. Parmi les petits nouveaux, on peut citer Zarafa, éditeur de solutions de messagerie et de travail collaboratif qui est en concurrence avec des Zimbra (VMware) ou Sugar Sync. L'éditeur néerlandais a des ambitions en France pour se faire connaître et séduire les entreprises, avec sa plateforme qui peut se substituer à Exchange, pour la gestion du courrier, des agendas, de la collaboration.

Au final, la 14èmeédition de Solutions Linux s'inscrit résolument dans l'actualité et les attentes des entreprises. Preuve que le marché de l'Open Source est mature, voire apaisé dans ses relations avec le monde propriétaire. Et ce n'est pas le doigt d'honneur de Linus Torvald à Nvidia qui changera quelque chose.