Il est probable que Sun espère voir la communauté des développeurs Java s'emparer de la technologie. Sans quoi, JavaFX risque de rester comme une technologie de témoignage. Des exemples étaient donc attendus de la part de Sun pour inspirer la communauté, or, note Pablo Lopez, « ils restent très light, je n'ai même pas vu d'intégration avec un back-end ». Aucun intérêt à quitter GWT au profit de JavaFX Entre-temps, la communauté Java a eu tout loisir de se tourner vers d'autres technologies. En premier lieu GWT (Google Web Toolkit), qui permet de développer et maintenir des interfaces riches directement en Java, alors que JavaFX impose un nouvel apprentissage. « GWT n'est pas exempt de défauts, mais a une bonne longueur d'avance, et des composants graphiques disponibles en Open Source. Aujourd'hui, cela me paraît difficile de faire basculer des adeptes de GWT à FX. » L'autre concurrent très en avance est tout simplement Ajax, ce mélange de HTML et Javascript. Pour l'instant, la stratégie de Sun est d'occuper tous les écrans (à l'instar de ce que veulent Adobe et Microsoft), en proposant un outil de développement unique pour toutes les machines virtuelles Java installées. Mais la version 1.0 de son interface RIA est clairement à la traîne, et la version mobile de JavaFX n'est pas attendue avant le printemps (et Java n'est pas disponible, de toute façon, sur tous les smartphones, à commencer par les iPhone). Du coup, l'offre apparaît surtout comme une preuve que Sun poursuit sa stratégie - comme l'éditeur l'a réaffirmé lors de la dernière JavaOne - et participe au combat des RIA. Mais peut-être cette stratégie est-elle à revoir ? Tim Bray lui-même, directeur des technologies Web de Sun (et co-inventeur de XML), explique sur son blog que HTML et le navigateur ont gagné, et que Sun devrait concentrer ses efforts sur les plateformes de déploiement Web, laisser Java voler de ses propres ailes et abandonner le terrain des interfaces clientes.