La branche sécurité de Symantec ne peut plus se contenter d'être perçue comme un simple fournisseur de solutions anti-virus (sans oublier le rachat de Veritas en décembre 2004 pour la modeste somme de 13,5 milliards de dollars). De l'avis même de Brian Dye, senior VP pour la sécurité de l'information chez le premier fournisseur de sécurité, le logiciel antivirus est mort. Ayant pendant longtemps occupé la position de "produit vache à lait" (au sens de la célèbre matrice du Boston Consulting Group), ce type de logiciel n'est en effet plus en mesure de générer suffisamment de chiffre d'affaires pour Symantec. En glissant doucement - mais sûrement - dans la peu enviable position de "produit poids mort", le logiciel anti-virus attend donc logiquement d'être remplacé par une autre catégorie de solutions, suceptible d'apporter davantage de valeur au géant de la sécurité.

Le système de protection des menaces ATP pas attendu avant 2015

Symantec travaille ainsi d'arrache-pied à la relève et a même levé le voile sur plusieurs offres qui, combinées les unes avec les autres, pourraient constituer une arme fatale face aux offres concurrentes. Au premier rang desquelles un système de protection avancée des menaces (Advanced Threat Protection), actuellement en phase bêta mais dont la version finale est attendue dans les 12 prochains mois. Un système articulé autour de plusieurs briques dont le service cloud d'analyse dynamique de malwares (Symantec Dynamic malware Analysis Service) positionné pour contrer le concurrent FireEye, entré depuis le début de l'année dans une frénésie de rachats (Mandiant en janvier et dernièrement nPulse).

Autre solution annoncée par Symantec : Managed Security Services Advanced Threat Protection (MSS-ATP), une suite managée de services de sécurité au niveau des terminaux endpoint pour les protéger des menaces et attaques exploitant les failles de type zero-day. Enfin, l'éditeur travaille également sur d'autres services en ligne, dont un portail d'alertes et de réponses aux incidents de sécurité pour informer et donner aux utilisateurs les moyens nécessaires pour se prémunir de toutes sortes de menaces de sécurité.

Les deux anciens présidents de Symantec poussés vers la sortie

Reste cependant à savoir si derrière le grand déballage de solutions, Symantec effectue une révolution de palais ou si cette salve de solutions permettra au géant - désormais aux pieds d'argile - de redorer un blason devenu bien terne depuis les évictions de ses deux derniers CEO dont celui de Steve Benett faute de résultats. Certains observateurs ont un avis tranché sur la question.

"La suite de sécurité Norton de Symantec fait bien autre chose que de la protection contre les virus mais c'est le cas pour tous les autres fournisseurs de sécurité aujourd'hui. Je ne suis vraiment pas persuadé que les annonces faites par Symantec sont fracassantes, tout le monde s'accordant à dire que l'anti-virus est une composante essentielle de l'arsenal d'une solution de sécurité mais pas 100% de la solution", a fait savoir Graham Cluley, expert britannique indépendant en sécurité.