Notre confrère d'IDG Michael Simon n’est pas tendre avec le design du OnePlus 5. Alors que le fabricant chinois éponyme nous avait habitués à des performances élevées, à un prix contenu et avec une petite pointe d’originalité, Michel Simon estime qu’il faudra compter sans cette dernière pour son dernier né.

Comme toujours, la dernière version du navire amiral du fabricant chinois embarque les derniers composants lancés sur le marché et son prix de 499 € TTC (64 Go), même s’il n’en fait pas un « killer », reste attractif au regard de ce que propose la concurrence. Toutefois son design n’a plus rien de surprenant dénote notre confrère. Il reprend globalement les codes mis en place par son prédécesseur. Ainsi, le fabricant dont le slogan reste « Never Settle », semble vouloir rentrer dans le moule avec son OnePlus 5.

Un design ordinaire et pas inspiré

À l’exception du OnePlus X qui affichait une diagonale de 5 pouces, les smartphones du fabricant chinois ont toujours été pourvus d’écran de 5,5 pouces. Le OnePlus 5 ne déroge donc pas à cette tradition et reprend la même dalle Amoled (1920 x 1080 pixels) que les modèles 3 et 3T, affichant une densité de pixel de 401 ppi. En soit ce n’est pas un mauvais écran mais il fait pâle figure face à ceux des Samsung Galaxy S8 et LG G6.

OnePlus 5

Le OnePlus 5 possède le même écran Amoled (1920 x 1080 pixels) 5,5 pouces que le OnePlus 3T. (crédit : Christopher Hebert/IDG)

Comme les modèles précédents, le OnePlus 5 reprend le bouton Home central pourvu d’un capteur d’empreintes et n’est pas pourvu de touches capacitives au dos de l’écran. Alors que le fabricant le positionne comme une alternative aux terminaux Android premium du marché, son châssis surdimensionné le fait plutôt ressemblé à un modèle de l’an passé. Et, il n'est même pas étanche.

La firme insiste en plus pour vendre son téléphone avec un écran protecteur. Si le geste était appréciable avec le OnePlus One, cela devient ennuyeux à la longue. Après avoir retiré celui qui couvrait le sien, Michael Simon a pu constater que le OnePlus 5 était plus agréable à prendre en main et à regarder.

Un mobile Android habillé comme un iPhone

Si de face, le OnePlus 5 ressemble au 3T, le dos est clairement le même que celui d’un iPhone 7 Plus avec une double caméra dans l’angle supérieur gauche et le logo OnePlus là où devrait se trouver une pomme croquée. Copier Apple n’est pas une mauvaise chose en soit pour se faire un nom mais pour une marque avec déjà six modèles derrières elle, ce n’est pas vraiment nécessaire.  

A vous de trouver lequel et le OnePlus 5. (Crédit Photo : Michael Simon)

Disponible en noir et en gris, l’aluminium poli qui couvre la face arrière du OnePlus 5 apporte toutefois un agréable contraste avec le verre qu’utilisent ses concurrents Android mais des rayures apparaissent facilement. Le touché est également agréable tout comme la prise en main générale grâce aux bords arrondis. Et si jamais vous ne souhaitez pas que votre téléphone Android ressemble à un iPhone, le OnePlus 5 s’accompagne de nombreuses coques avec des motifs différents reproduisant le carbone ou le bois. Elles ne gênent pas l’utilisation du téléphone mais il est quand même dommage de noter que le fabricant a fait preuve de plus d’originalité dans la création de ses coques que de son mobile.

Le OnePlus 5 conserve le bouton glissant pour passer en mode silencieux. (Crédit photo : Christopher Hebert/IDG) 

Sur les bords, le OnePlus embarque toujours un bouton glissant pour le passer en mode silencieux ainsi qu’une prise jack et un port USB-C. A noter que OnePlus ne fournit toujours pas d’écouteurs mais les vend pour 20€ de plus.

L’Android le plus rapide

Embarquant un processeur Snapdragon 835 et 6 Go de RAM (8 Go pour la version 128 Go), le 5 reste toutefois une bête de puissance. C’est le troisième smartphone équipé de la dernière puce de Qualcomm que notre confrère teste et le OnePlus 5 s’avère le plus rapide, devant le Samsung Galaxy S8 et le HTC U11. OnePlus a toutefois été obligé de reconnaitre qu'il avait bricolé son OS pour détecter les benchmarks et repousser les limites du processeur pour obtenir des résultats flatteurs. Ce n'était pas vraiment nécessaire puisqu'il suffit d’avoir le mobile en  main pour se rendre compte de ses performances. Même le capteur d’empreinte s’avère extrêmement rapide.

La batterie, quant à elle, est modeste. Si OnePlus n’a pas équipé son dernier née d’un dispositif de 4 000 mAh, comme les rumeurs l’annonçaient, son smartphone tient largement une journée entière d’utilisation intensive. Sur le benchmark, le OnePlus 5 et sa batterie de 3 300 mAh ont montré qu’il pouvait tenir 10 heures environ, soit 3 de plus que le OnePlus 3T, pourtant pourvu d’un système délivrant 100 mAh de plus. A noter que le dernier né du fabricant chinois est équipé d’une fonctionnalité de charge rapide (Dash Charging). En revanche, le dos en aluminium le prive de la recharge sans-fil.

Un meilleur capteur mais toujours pas au top

Le capteur photo du OnePlus 5 représente la plus grosse évolution apportée au smartphone. Jusqu’à présent, celles du fabricant n’avaient jamais rivalisé avec celles des Galaxy ou des Pixel. Avec le OnePlus 5, c’est maintenant chose faite, estime notre confrère. Mais même avec un capteur Sony customisé (avec deux caméras de 16 Mpx et 20 Mpx), il n’arrive pas à se hisser au niveau des cadors du marché. Cela vient notamment d’une stabilisation décevante mais aussi de capacités de post-traitement insuffisantes. Toutefois, le OnePlus 5 reste un bon smartphone pour prendre des photos, surtout à moins de 500 €. Michael Simon note juste qu’il est en dessous de ce qu’il a pu voir chez d’autres fabricants.

En ajoutant un deuxième capteur au OnePlus 5, le fabricant a comblé une partie de son retard dans le domaine mais reste en dessous de ce que proposent les leaders du marché. (crédit photo : Christopher Hebert/IDG)

Concrètement, le OnePlus 5 prend de bonnes photos rapidement grâce à un autofocus efficace et des vitesses d’obturation élevées, même en HDR. L’application dédiée à la photo se révèle également bien fournie avec des fonctionnalités de traitement de l’image et aussi un histogramme des prises de vue.

A la lumière, le OnePlus 5 (à gauche) affiche des couleurs plus ternes tandis que le LG G6 (au milieu) prend le partit opposé et que le Pixel (à droite) s'avère le plus proche de la réalité. (crédit photo : IDG).

Si les couleurs, bien qu’un peu froides, sont très bien rendues, les images perdent en netteté avec l’utilisation du zoom optique 1,6x. Et dans des situations de basse luminosité, le bruit est plus visible que sur les mobiles d’autres fabricants, rendant les clichés souvent inutilisables.

De bons selfies mais de mauvais portraits

Une des fonctions clefs du OnePlus 5 est son mode portrait, lui aussi emprunté à l’iPhone 7. Mais le fabricant chinois n’a pas réussi à faire aussi bien qu’Apple. Ce mode, s’il n’est pas à jeter, est simplement « ok » juge Michael Simon. D’abord, la profondeur de champs n’est pas suffisante, estime-t-il. Si le sujet est bien mis en valeur, le faux piqué apporté par le mode portrait n’est pas aussi intense que sur l’iPhone.

Sur le portrait de son fils, Michael Simon constate que l'arrière-plan sensé être flouté ne l'est pas correctement et que ses bras et ses cheveux paraissent comme « découpés » sur le fond. (crédit photo : Michael Simon).

Et là encore, des lacunes au niveau de la puissance allouée au traitement de l'image se font sentir. Par exemple, il faut s’y reprendre à plusieurs fois avant de réussir à identifier le sujet. Le capteur frontal de 16 Mpx, identique à celle du OnePlus 3T, s’avère pour sa part efficace pour les selfies, notamment grâce à son système de stabilisation électronique.

Oxygen OS : un bol d’air frais

OnePlus est toujours resté fidèle à ce que faisait Android avec son Oxygen OS et, sur le OnePlus 5, ce dernier est quasiment identique à Nougat. Evidemment, le smartphone embarque nativement quelques applications supplémentaires mais celles-ci peuvent être enlevées, et il n’est pas dit que vous en aurez envie. A noter aussi l'agencement de ces dernières qui donne un aspect très aéré à l'interface 

Dans Oxygen OS, l'espacement entre les applications évite de trop charger l'écran. (crédit photo : IDG).

Par exemple, le File Manager qui permet de d’avoir une vue d’ensemble sur tous les fichiers stockés dans le mobile et de les protéger avec la reconnaissance d’empreinte aurait sa place dans Android. La seule chose qui a manqué à Michael Simon par rapport à son Pixel est l’onglet météo et la possibilité de taper des recherches dans le Google Assistant, ce qu’il reconnait être dérisoire. La simplicité de l’Oxygen OS donne en outre un sentiment de vitesse remarquable.

Faut-il l’acheter ?

Pour Michael Simon, il y a beaucoup de raison d’acheter le OnePlus 5. Déjà, ses performance qui en font probablement un des smartphones les plus rapides du marché. Il est également léger et fin et pourvu d’une prise jack. Il reste en outre bien moins cher que les autres mobiles du marché équipés de la puce Snapdragon 835.

La copie du design Apple - avec les codes et le cérémonial du luxe - va jusqu'à la page du support comme on peut le voir sur le site de OnePlus. (crédit : D.R.)

S’il  est disponible en deux version à 499 € et 559 € (6 Go de RAM/64 Go de flash et 8 Go/128 Go). Impossible d'ajouter une carte microSD comme sur le Galaxy S8 qui peut accueillir une extension de 256 Go maximum pour l'instant. Il reste toutefois largement plus abordable que le flagship de Samsung qui se trouve aujourd’hui aux alentours des 629 € TTC (sur Amazon France avec Prime), le HTC U11 et le LG G6 qui se situent dans les mêmes tarifs, sauf en passant par un opérateur évidemment, ce qui n’est pas possible avec OnePlus.

Reste son esthétique qui, bien que soignée, reste fade au regard de ce que propose la concurrence. Michael Simmon craint qu’il paraisse très vite dépassé sur cet aspect. Mais il reconnait que le OnePlus 5 reste une très bonne façon de dépenser 500 €.