Tout est question de point de vue. Comparé à ceux du premier trimestre de son exercice 2008, les résultats annoncés par Intel pour le premier de 2009 sont en nette baisse. Tant en terme de CA (-26%) que de bénéfice net (- 55%). Mais, ils font bonne figure si on les rapproche de la dégringolade du trimestre précédent, lorsqu'Intel avait affiché un effondrement de 90% de son résultat net sur un CA en baisse de 23%. Paul Otellini, PDG du fabricant de processeurs, se réconforte d'ailleurs en précisant que le résultat net de ce trimestre est en hausse de 176% par rapport à celui du précédent, lequel avait chuté de 90% sur un an... Pourtant, la rentabilité d'Intel continue de s'étioler. La marge brute chute de huit points par rapport au trimestre précédent et de onze points par rapport à la même période en 2008. Le résultat d'exploitation est passé sous la barre des 10% alors qu'il était supérieur à 20% il y a un an. Malgré l'adversité, Intel n'a réduit ses dépenses de R&D que de 13%. Un retour à la normale de la saisonnalité des ventes Officiellement, Intel dit voir le bout du tunnel. Ses clients qui, plutôt que de lui acheter des composants au trimestre précédent, ont puisé dans leurs stocks reviennent maintenant vers lui. Paul Otellini peut donc parler d'un "retour à la normale de la saisonnalité des ventes". Mais c'est surtout le cas pour les composants destinés aux PC de bureau. Sur ce marché en baisse structurelle, le retournement conjoncturel de la fin 2008 a eu moins d'impact. En revanche, sur le marché des composants pour mobiles, en forte croissance structurelle, l'onde de choc se propage jusqu'aux résultats de ce trimestre. La croissance du marché des netbooks prend de plein fouet la crise. Ainsi, le CA généré par les processeurs Atom et leurs jeux de composants baisse de 27% par rapport au trimestre précédent à 219 M$. Bien que Paul Otellini ait affirmé qu'il considérait que les ventes avaient touché le fond au cours de ce trimestre, il s'est refusé à communiquer des prévisions la prochaine période.