Les éditeurs Wam Systems et Ortems, spécialisés dans les solutions de planification de la chaîne logistique, proposent aux industriels de la chimie/pharmacie de réaliser gratuitement un benchmarking d'évaluation pour situer leur entreprise par rapport à d'autres groupes de leur secteur d'activité. Pour constituer les données de référence de ce benchmarking, Wam a évalué au cours des deux dernières années les pratiques de plus de 200 entreprises des industries de process (fabrication par recettes ou mélanges, par opposition à la production par assemblage, dite discrete). Les données recueillies portent sur quelque 150 processus métiers s'appliquant à la planification de la chaîne logistique. Elles concernent principalement les acteurs de la chimie spécialisée (34%), de la pétrochimie (16%), de la chimie lourde inorganique (10%) et des polymères (26%). Seuls 4% des groupes audités viennent de l'industrie pharmaceutique et 7% de l'agro-alimentaire. La participation à ce programme de benchmarking, proposé en Europe par l'intermédiaire d'Ortems, s'appuie sur un questionnaire. L'entreprise intéressée y répond par téléphone (pendant environ une heure) en dialoguant avec un expert de la chaîne logistique de Wam Systems. « Les réponses et l'identification de l'entreprise restent confidentiels », certifie Laïla Ladgham, directrice marketing et communication d'Ortems. Un rapport de vingt pages est ensuite envoyé à l'industriel participant ce qui lui permet de comparer en détail ses processus avec les pratiques des autres entreprises auditées. Un manque d'intégration avec l'ordonnancement tactique Le benchmark de Wams associe une note de maturité (de 1 à 5) aux différents processus métier examinés. Sur l'ensemble des 200 groupes déjà analysés, il apparaît d'abord, sans surprise, que ce sont les plus grandes entreprises qui ont investi le plus dans l'optimisation de leurs processus. Au total, 61% des entreprises n'ont engagé une planification industrielle et commerciale (S&OP) que sur les trois dernières années et 79% la réalisent encore à l'aide de tableurs. Dans 90% des cas, cette planification est surtout basée sur les volumes et ne comporte que peu d'analyse financière. 58% ont mis en place une S&OP transverse et active et la plupart l'utilisent pour piloter leur ordonnancement tactique. Enfin, il ressort que 50% des entreprises analysées sont très insatisfaites de plus de la moitié des capacités de leur outil industriel. Parmi les points d'insatisfaction, Wam Systems en a relevé plus particulièrement quatre : l'élaboration d'un plan mensuel exige trop de temps, les données sont souvent incohérentes par rapport aux ERP, il y a un manque de capacités de simulation et d'analyse financière et, enfin, il n'y a pas d'intégration avec l'ordonnancement tactique. Sur le terrain de la planification collaborative de la demande, Wam constate que les 2/3 des entreprises interrogées impliquent fortement leur force de vente dans l'élaboration des plans de la demande. Enfin, sur la définition des objectifs de stock, seules 40% des entreprises évaluées définissent et suivent leur politique de stock sur un mode analytique. « Ce premier benchmarking d'évaluation, très axé sur les industriels de la chimie, va se compléter prochainement par la mise en place de benchmarks davantage axés sur les industries de l'agro-alimentaire et de la métallurgie », indique Laïla Ladgham. Le Français Ortems et l'Américain Wam Systems ont récemment noué un partenariat pour proposer une solution globale de planification de la chaîne logistique allant de la prévision des ventes jusqu'à l'ordonnancement détaillé.