Depuis, Jean-Yves Larrouturou, l'ex-secrétaire général qui fut un temps présenté comme un dauphin de Didier Lombard, a quitté l'opérateur. Autre dirigeant sur la sellette, Olivier Barberot, le DRH des années Breton-Lombard, jugé par beaucoup de salariés comme co-responsable de la crise sociale. Son avenir chez France Télécom semble d'autant moins assuré que Stéphane Richard a recruté un spécialiste des ressources humaines, Bruno Mettling, un haut fonctionnaire proche du PS, reconnu par les syndicats. Un duo qui semble déjà parfaitement fonctionné, comme l'a montré la solidité du discours de Stéphane Richard sur le volet social de « Conquêtes 2015 ».

« Normal, ça a été sa première préoccupation dès l'été dernier, raconte un ancien de Bercy. Dès le mois d'août, sans en avertir Didier Lombard, Stéphane Richard s'est rendu discrètement sur le terrain pour comprendre les raisons de la crise sociale ». Un comportement qui, selon un responsable du parti socialiste qui le connaît bien, serait sa signature. «Stéphane Richard ne s'en remet jamais aux réseaux officiels pour se faire sa propre opinion. Je ne serais pas étonné d'apprendre que tous les matins, ou presque, il partage un café avec un responsable syndical ou un autre interlocuteur dans le bistrot en face de chez lui, sans que personne chez France Télécom ne soit au courant ! »

Une mission précise pour les principaux cadres dirigeants

Ses relations avec son état-major seraient du même acabit. Préférant les tête-à-têtes, Stéphane Richard fixerait à chacun un ordre de mission précis. Et gare à celui qui ne le respecterait pas, la sanction pourrait être lourde. « Il a ainsi viré de son bureau en moins de cinq minutes un PDG d'une entreprise publique, parce qu'il ne le trouvait pas au niveau» se souvient un de ses anciens conseillers. Dans le petit milieu des télécoms, on discute ainsi beaucoup des profils de certains nommés en mars dernier, tels que Delphine Ernotte et Vivek Badrinath, ou de l'avenir d'anciens à l'exemple de Georges Penalver, maintenus à des postes considérés comme des voies de garage. De plus, les bons connaisseurs estiment que certaines fonctions mériteraient d'être renforcées, comme la direction des systèmes informatiques, un point faible récurrent de France Télécom, ou la direction de la marque.

Si le comité exécutif devrait donc encore évoluer en septembre - octobre, notamment pour respecter le ratio de 35 % de femmes annoncés lors de la présentation du plan stratégique, Stéphane Richard ne devrait pas faire venir un numéro deux de poids. Fixant les orientations générales à ses adjoints, il sera le seul à avoir une vision globale de l'entreprise et de son avenir.