Faire du numérique un accélérateur de diversité. Tel est l’intitulé du rapport remis ce mardi 8 septembre par Salwa Toko, présidente du Conseil National du Numérique (CNnum) et Anthony Babkine, co-fondateur de l’association Diversidays. La rédaction de ce document d’une trentaine de pages fait suite à une saisine du Ministre du Travail, de la Ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, de la Ministre déléguée chargée de la Ville, et du Secrétaire d'Etat chargé de la transition numérique et des communications électroniques.

L’ensemble des travaux exploratoires et des recommandations ont été menés autour d’une conviction forte : celle de permettre aux habitants des zones rurales et des quartiers prioritaires de la ville (QPV) d’accéder aux métiers du numérique, principalement pour des raisons d’égalité, d’éthique et de droits fondamentaux. Les auditions et consultations menées par la Commission et l’association ont permis de faire émerger 15 recommandations axées autour de trois thématiques intrinsèquement liées au plan de relance de 100 Md€ annoncé il y a quelques jours par l’Etat. Leur objectif ? Apporter aux profils issus de la diversité une information claire sur les opportunités d’emploi et de formation dans les nouvelles technologies. Dans ce but, le rapport préconise de mesurer la politique de recrutement et d’implantation pour répondre au manque de diversité dans le numérique et redynamiser les territoires.   

Une mise en lumière des différents métiers et formations IT

Afin de répondre à ces enjeux, différentes actions permettront de garantir l’information et l’accès à la formation sur les opportunités numériques auprès des profils issus de la diversité. Parmi celles-ci, la mise en place d’un plan formera les prescripteurs (Pôle Emploi, Cap Emploi, Missions locales...) aux compétences et aux métiers du numérique tandis qu’un baccalauréat professionnel sera dédié au métier de développeur. Seront également lancés des programmes spécifiques qui aideront les entreprises à repenser leurs politiques de recrutement pour lutter contre les stéréotypes discriminatoires.  

De plus, la constitution d’un groupe de travail permettra d’identifier plus finement les métiers en tension dans le numérique par bassins d’emplois dans une démarche prospective sur 5 ans, afin de définit une politique de recrutement et de formation cohérente avec les besoins sur le territoires.

Créer un référentiel métiers adapté 

Enfin, à l’instar du badge numérique, Anthony Babkine et le Conseil souhaitent qu’un référentiel des compétences aux métiers du numériques soit établi pour faciliter la mise à jour des formations et la reconversion éventuelle vers les métiers en tension.  Cité dans un communiqué, Thibaut Guilluy, Haut-commissaire à l'inclusion dans l'emploi et à l'engagement des entreprises estime « qu’il est temps de s’engager pour des politiques de recrutement sans discrimination, qui soient fondées sur les compétences des candidats, valorisant les talents de tous les territoires ».

Pour Cédric O, Secrétaire d'Etat chargé de la transition numérique et des communications électroniques, le plan France relance en matière de formation aux métiers du numérique doit être un accélérateur pour que toute la jeunesse, en zones rurale ou en quartier prioritaires de la politique de la ville (QPV) voient dans le numérique une opportunité. »