Pour des consommateurs avides de préserver leur vie privée, mentir n'est pas un problème. Selon une enquête menée par YouGov Plc sur la commande de RSA, 55% des consommateurs français reconnaissent être susceptibles de falsifier les réponses aux questions posées par leurs fournisseurs, nuisant ainsi à la qualité des données traitées par ceux-ci. Plus le consommateur est jeune, plus il est susceptible de falsifier ses informations personnelles (74% des 18-24 ans, et 52% des 25-34 ans). Numéro de téléphone (32% des répondants), date de naissance (19%), adresse personnelle (18%) et nom (17%) sont les informations les plus falsifiées.

Le premier motif pour le faire est le souhait de ne pas être importuné par des sollicitations inappropriées (60% des répondants) alors même que communiquer des données personnelles est jugé obligatoire pour obtenir des produits ou des services par 49% des répondants. Le deuxième motif est le jugement selon lequel ces données n'ont pas d'utilité pour que le fournisseur délivre sa prestation (35%). 28% seulement des répondants estiment que ces données permettent à l'entreprise de délivrer un service meilleur et plus personnalisé. Enfin 32% des répondants n'ont pas confiance dans le fournisseur pour garantir la sécurité et la confidentialité des données confiées.

La sécurité des données personnelles, un élément sensible

Des incidents de sécurité sur les données personnelles des clients ou une désinvolture quant à cette sécurité entraîneraient des mesures telles que le boycott d'une entreprise (69% des répondants), cette tendance étant particulièrement exacerbée chez les seniors (82% chez les plus de 55 ans). Une mauvaise gestion des données inciterait 53% des consommateurs à moins acheter auprès de l'entreprise concernée. A l'inverse, 48% estiment qu'une saine gestion les inciteraient à être plus souvent clients.

En pleine période de pré-RGPD, un autre chiffre est à remarquer : 59% des répondants éviteraient de confier leurs données personnelles à une entreprise connue pour avoir vendu des informations ou les avoir utilisées de manière abusive sans le consentement des personnes intéressées. 67% sont inquiets à l'idée que des technologies de suivi et des dispositifs portatifs, comme les appareils Fitbit, collectent et stockent des données sur leurs moindres mouvements. 80% s'efforcent de limiter la quantité d'informations personnelles qu'ils publient en ligne ou communiquent aux entreprises.

Crainte de l'usurpation d'identité et du vol

Les craintes des personnes interrogées au sujet de leurs données personnelles sont moins liées aux entreprises : 74% des répondants se disent préoccupés par l'usurpation de leur identité, 73% par le vol d'argent sur leur compte bancaire, 40% par la divulgation d'informations sensibles ou gênantes, 33% par l'altération de leur dossier de santé ou leur casier judiciaire.