Concernant le poids géographique des éditeurs, on constate un « status quo permanent depuis sept ans sur les pays qui réalisent le plus de chiffre d'affaires », confirme Bernard-Louis Roques. Dans l'ordre, on retrouve l'Allemagne (15 éditeurs au Top 100 et 48,8% des revenus générés par le logiciel), le Royaume-Uni (22 éditeurs, 14,8% du CA logiciel), la France (17 sociétés et 10,9% du CA), les Pays-Bas (8/5,9%), la Suède (9/5,8%), la Norvège (4/3%) et la Finlande (6/2,7%).

« L'Europe se laisse distancer par les Etats-Unis »

« Mais cette industrie doit être mise en perspective avec les États-Unis », fait encore remarquer le co-fondateur de Truffle Capital. « Nous avons fait la comparaison avec Oracle et Microsoft sur les mêmes périodes. L'Europe ne représente pas le poids qu'elle devrait représenter. » Avec ses 37,2 milliards d'euros de CA logiciel en 2011, le Top 100 se situe entre Oracle (29,4 milliards) et Microsoft (48,5 milliards). « Nous nous laissons distancer, nous ne représentons qu'un gros éditeur américain », déplore Bernard-Louis Roques qui ne voit pas se rétrécir l'écart entre les performances de part et d'autre de l'Atlantique par rapport aux autres années.

« C'est vrai qu'aux États-Unis, il y a le Small Business Act », rappelle-t-il en évoquant cette incitation de l'Etat américain à ne pas oublier les fournisseurs de taille moyenne dans la commande publique. « En Europe, il n'y a aucune politique coordonnée incitatrice sur cette industrie », regrette-t-il. « C'est paradoxal par rapport aux 60 000 emplois que cela représente. Nous ne parvenons pas à mettre l'industrie du logiciel en Europe au niveau où elle devrait être », conclut-il.
Pour ne rien arranger, l'éditeur britannique Autonomy, qui se situait à la sixième place du classement en 2011, est sorti du Top 100, puisqu'il a été racheté par l'Américain HP en août 2011.