Comment se portent les équipes de Box et comment s’est déroulé le travail à la maison pendant le confinement ?

Tout le monde va bien chez Box. Nous nous sommes organisés très rapidement dès que la situation sanitaire s’est aggravée pour garantir la sécurité de nos salariés, et continuer de répondre au mieux aux besoins de nos clients. Nous travaillons toutes et tous de chez nous, et comme nous sommes un pure player, la majorité de notre infrastructure est dans le cloud. Que ce soit Box, Zoom, Slack ou Okta, nous utilisons ces produits de la même façon qu’au bureau, de manière totalement sécurisée. C’était donc vraiment simple pour nous de passer à ce mode de travail plus flexible.

Avez-vous adapté certaines fonctionnalités de Box au vu de la situation ? 

Nous nous sommes vraiment concentrés sur la meilleure façon d’aider nos clients à rester aussi opérationnels que possible face à ce bouleversement. Dès que le virus a commencé à se propager en Europe et aux Etats-Unis, nous avons immédiatement travaillé avec eux pour être sûrs qu’ils pouvaient toujours utiliser Box du mieux possible. Nous avons donc passé les trente premiers jours à assurer ce support auprès de nos clients.

Nous avons aussi œuvrer au renforcement de notre produit pour que les utilisateurs puissent travailler à distance en toute sécurité et sur des usages collaboratifs. Nous avons donc drastiquement mis à jour l'expérience utilisateur, ce qui a conduit à des annonces début mai pour offrir aux usagers une meilleure collaboration en temps réel avec leurs collègues et à l’intérieur d’applications comme Zoom et Slack. 

Avez-vous vu l’utilisation de votre plateforme de partage de documents et de collaboration augmenter depuis le mois de mars ?

Oui, il y a eu une hausse significative de la collaboration via Box. Et nous avons vu l’utilisation de fonctionnalités intégrées à Zoom, Slack ou Teams accroître également. Nous savons que les gens veulent pouvoir partager en confiance et collaborer simplement, la nouvelle expérience Box va dans ce sens.

Cette hausse de fréquentation de Box était-elle compliquée à gérer du point de vue technologique ?

En tant que plateforme cloud, nous sommes capables de nous mettre à l’échelle dans les meilleurs délais. Nous possédons nos propres datacenters et nous avons aussi tiré parti de nos partenariats avec Amazon, Google et d’autres pour pouvoir nous mettre à niveau rapidement. Cela a donc été plutôt simple de supporter l’afflux de demandes.

Box a publié ses données sur la manière dont les gens travaillent pendant le confinement. Qu’en est-il des Français ?

Nous n’avons pas d’informations spécifiques sur la France. Nous savons que le pays a commencé à travailler à distance très tôt, majoritairement au moment de la décision du gouvernement d’imposer le télétravail à tous. Globalement, on a pu voir que d’autres modèles se dessinent depuis quelques mois : les gens sont plus flexibles, ils travaillent plutôt le matin et en soirée, et il y a plus de souplesse pendant le reste de la journée, pour s’occuper des enfants par exemple.

Il y a évidemment une forte hausse de la collaboration en ligne, surtout dans le secteur public ou dans l’éducation, la santé, etc. Ces entreprises travaillent davantage en mode collaboratif et c’est vraiment intéressant à voir. Ces secteurs d’activités ont peut-être été ceux qui se sont transformés le plus depuis le début des événements en mars.

Pour revenir sur l’activité en France, avez-vous signé plus de contrats ces quelques mois ? 

Je ne peux malheureusement pas partager d’informations à ce sujet car nous n’avons pas encore annoncé nos résultats trimestriels. [L’interview d’Aaron Levie a été réalisée le 5 mai, les résultats du premier trimestre fiscal de l’entreprise ont été publiés le 27 mai, Ndlr.] Mais ce que je peux vous dire, c’est que nous avons largement aidé à l’adoption de notre produit auprès des clients existants. Et nous avons assuré ce support également auprès de nos clients français.

Pourriez-vous nous donner l’exemple d’un client en France que vous avez accompagné dans sa transition rapide vers le télétravail ?

Sans vous donner de noms précis, nous avons de grosses entreprises dans l’énergie, les cosmétiques, mais aussi des marques grand public, des industriels qui utilisent Box pour collaborer en général. La plateforme leur a permis de mieux sécuriser le télétravail pendant le confinement.

Depuis le début de la crise sanitaire, nous avons vu des outils sortir du lot : Zoom, Slack, Okta, etc. C’est ce que certains appellent le « best of breed », le meilleur de ce qui se fait sur le marché. Box semble en faire partie, c’était l’une des thématiques abordées lors de votre événement Boxworks 2019. Toutes ces entreprises ont tissé des liens entre elles et cela donne l’impression qu’elles ont une relation exclusive. Qu’en dites-vous ?

Nous travaillons avec ServiceNow, Adobe, Salesforce, Zendesk et plein d’autres, mais nous avons, c’est vrai, un partenariat plus fort avec Zoom, Okta et Slack. Cependant nous aimerions collaborer avec toutes les entreprises SaaS les plus importantes du marché, donc c’est très important pour nous d’avoir un écosystème fort sur lequel nous pouvons compter.

Quelles technologies pourraient aider à poursuivre cette transition vers des méthodes de travail plus fluides ?

Celles des entreprises déjà mentionnées suffisent. Pour travailler de chez soi et collaborer avec n’importe qui sur n’importe quel terminal, il faut de la communication vidéo, une messagerie en temps réel, et avoir accès aux fichiers et aux applications de l’entreprise. C’est justement tout à fait ce que font les partenaires dont nous avons parlé.

Plus ces solutions sont utilisées, plus il faut les protéger. Zoom a eu quelques déconvenues de sécurité et a dû se concentrer sur la gestion de ces problèmes. Comment assurez-vous la fiabilité de votre plateforme auprès de vos clients ?

Nous sommes très engagés dans la sécurité à l’intérieur de Box et de bout en bout. Que ce soit dans la manière dont nous stockons les fichiers, celle dont nous chiffrons les données pour fournir les services que nous proposons, etc. Nous avons ainsi créé une gamme de fonctionnalités de sécurité que nos clients peuvent utiliser. L’une d’elle a été, en fait, lancée officiellement l’année dernière, il s’agit de Box Shield.

Cette fonctionnalité est la plus avancée en termes de détection des menaces, de protection des données du marché et des contenus. Ces outils permettent aux clients de garder leurs informations protégées quel que soit le terminal, avec n’importe qui, et de n’importe où.

Avez-vous ajouté des options à Shield dont vos clients auraient pu avoir besoin pendant le confinement ?

Oui, nous avons doublé les fonctionnalités liées à Shield. Nous avons développé une toute nouvelle capacité de détection de malwares. Comme les gens travaillent de chez eux, sur de terminaux différents, les entreprises ont besoin de garder leurs données aussi protégées que possible. Donc s’ils ou elles ont un virus sur leur ordinateur, il faut s’assurer qu’il ne va pas aller infecter les données stockées dans Box. Des politiques de sécurité peuvent ainsi être définies dans Box Shield. 

Nous travaillons toujours à développer d’autres fonctionnalités encore plus avancées en matière de cybersécurité. Et nous préparons une série d’annonces au cours de l’année autour de cela.

En plus de Shield, avez-vous recours à d’autres fournisseurs pour assurer votre protection chez Box ?

En effet, nous nous appuyons sur un éventail de technologies pour protéger notre environnement et nos salariés, d’où qu’ils soient. Sans pouvoir vous les nommer, nous travaillons avec les plus gros acteurs du marché.

Votre plateforme a bien changé depuis son lancement. D’abord focalisée sur le partage de documents et la collaboration, il est maintenant possible par exemple d’y protéger son contenu ou d’automatiser ses processus de travail. Comment voyez-vous la suite ?

Pour ceux qui veulent migrer leurs contenus dans le cloud, les points forts de notre offre sont la fluidité de la collaboration, l’automatisation des flux de travail et la sécurité renforcée. Nous sommes désormais vraiment concentrés sur ces trois points. Nous voulons être la meilleure plateforme de gestions de fichiers et contenus pour les entreprises. Nous n’allons plus dévier de cela. Vous verrez donc davantage de mises à jour pour renforcer la collaboration et la sécurité des données, mais aussi plus d’intégrations avec toutes les applications que nos clients utilisent.

L’année dernière à Boxworks, vous avez dit aux journalistes que vous vouliez plus d’intégrations d’applications métiers. Est-ce que vous envisagez de développer des fonctionnalités spécifiques par secteur ?

Cela passera plutôt par l’intégration de technologies spécialisées que par des développements de notre part. La verticalisation viendra plus de nos partenariats.

Avez-vous déjà des intégrations avec des applications purement métier ?

Les applications que nous intégrons aujourd’hui ont des usages assez larges (Salesforce, Microsoft, Slack, etc.). Je pense que ce sera plus dans les prochaines années que nous porterons notre attention à des partenaires métier. Nous avons des discussions avec Workday, SAP, Oracle, et d’autres sur les meilleurs moyens de les intégrer à Box.

Selon vous, quel va être l’impact de cette crise sanitaire et économique sur la manière de travailler ?

Tout va radicalement changer dans l’activité professionnelle à long terme. Plus de vidéo, plus de collaboration en temps réel, plus de télétravail, plus d’adaptabilité. Mais cela va aussi modifier la transformation numérique. Dans tous les secteurs, les entreprises prennent conscience qu’elles doivent mieux collaborer avec leur chaine logistique, automatiser plus de processus, et rationaliser des pans entiers de leur business. 

Pour vous, les gens ont besoin de vivre ce genre de catastrophe pour changer ?

Les entreprises étaient déjà en cours de transformation lorsque cet événement est survenu. Des sociétés comme Schneider Electric, General Electric ou Coca-Cola ont migré vers le cloud il y a de nombreuses années. D’autres ne l’ont pas encore fait, elles n’ont pas investi dans ces technologies. Or ce type d’événement les amène à reconsidérer leur transition numérique et à l’accélérer afin d’être préparées si cela se reproduit. Donc la migration vers le cloud va certainement s’amplifier après l’épidémie et cela de manière significative.

Concernant votre convention annuelle, Boxworks, va-t-elle se tenir cette année et si oui comment et quand ?

Nous ne l’avons pas encore officialisé mais l’événement se passera bien de manière virtuelle cette année. Nous ferons une annonce bientôt sur les modalités précises. Boxworks devrait se tenir à l’automne.

Plus largement, pensez-vous que les manifestations à forte affluence sont vouées à disparaître ?

Je pense que les événements online vont fortement croître. Les sociétés vont se rendre compte que les conférences virtuelles fonctionnent très bien, qu’elles peuvent atteindre beaucoup plus de clients, et faire naître plus d’interactions et d’engagements. Selon moi, il va vraiment y avoir un déplacement très important vers ce genre de conférences à l’avenir.