SAP établit des règles simplifiées sur la façon dont il va prendre en compte les accès indirects aux données gérées dans ses logiciels. L’éditeur allemand, figure emblématique du marché de l’ERP, a écorné son image après avoir intenté des actions contre deux de ses clients, en demandant des coûts de licence supplémentaires pour pouvoir accéder de façon indirecte à leurs données. Au Royaume-Uni, le fournisseur de boissons alcoolisées Diageo s’est vu réclamer 55 M£ (64 M€) pour utiliser les données des applications SAP à partir d’autres logiciels. De la même façon, aux Etats-Unis, c’est à un autre fournisseur de boissons, AB InBev, que SAP réclame cette fois plus de 600 M$ (542 M€), pour les mêmes raisons, ce qui représente plus de 4 fois ce que ce client a dépensé au total en logiciel en 2016.

Avant l'ouverture de Sapphire Now à Orlando le 16 mai, Hala Zeine, vice-présidente senior de la stratégie de commercialisation chez SAP, a expliqué à Computer Sweden, que l’éditeur d’ERP simplifiait son mode de licence. « Tout ceux à qui l’on en parle sont d’accord pour dire que nous devons faire payer pour l’utilisation de nos logiciels. Mais nous devons clarifier certains cas d’usage pour les rendre plus prévisibles et à cet effet, nous avons procédé à quelques changements », a-t-elle indiqué. Ainsi, jusqu’à présent, pour accéder aux données des applications SAP depuis l’extérieur de l’entreprise, les droits de licence à payer étaient calculés en fonction du nombre d’utilisateurs. A partir de maintenant, ils seront calculés sur la base du volume de données manipulées, par exemple sur le nombre de commandes. Lors de son keynote, en ouverture de Sapphire Now, Bill McDermott, CEO de SAP, a reconnu que la question des accès indirects générait une certaine anxiété chez les clients et confirmé la mise en place d'une tarification. Celle-ci sera basée sur les commandes pour les scénarios Procure-to-Pay et Order-to-Cash dans les ERP, qu'il s'agisse de la version ECC du progiciel intégré ou de S/4HANA. Quant aux accès statiques, en lecture seule, effectués à partir d'un logiciel tiers, ils ne seront pas facturés, a-t-il poursuivi en ajoutant que les concurrents faisaient payer pour lire les données dans les systèmes tiers et que SAP ne le ferait pas. 

Les données du client lui appartiennent

Les clients de SAP pourront convertir leurs anciennes licences vers ce nouveau modèle. Cela signifie que SAP ne pourra pas demander de coûts de licence rétroactivement. De cette façon, les clients de SAP éviteront de se voir réclamer des sommes supplémentaires comme cela s’est produit pour AB InBev et Diageo. Si un client a déjà des licences pour utiliser une application SAP qui génère des données, est-ce que le client peut se voir facturer des coûts supplémentaires si ces données sont utilisées avec d’autres applications ? Non, a indiqué Hala Zeine. Et si une autre application accède à ces données sans passer par un logiciel SAP, est-ce que le client paiera un coût supplémentaire ? « Il s’agit en fin de compte des données du client », admet Hala Zeine. Interrogé sur ce nouveau modèle de tarification, l'USF a réservé ses commentaires en attendant d'étudier plus profondément cette proposition.