Opération de croissance externe officialisée par Adobe en annonçant le rachat de Figma. Ce dernier avait confirmé dans un message sur son blog les rumeurs de discussion parues dans la presse économique. Adobe précise que cette opération est estimée à 20 milliards de dollars. La moitié se fera en cash et l'autre en action.

Pour mémoire, Figma a été co-fondée en 2011 par son CEO Dylan Field, avec Evan Wallace, sur l’idée de fournir en ligne des outils de design d’applications. L'objectif était de faciliter la collaboration autour du processus créatif. Après avoir mis à l’épreuve les capacités de l’API JavaScript WebGL, les deux associés ont pris 3 ans pour créer un outil de conception vectorielle basé sur un moteur de rendu WebGL 2D qui, par la suite, s'est appuyé sur WebAssembly. Sortie en 2015, la solution de conception d'UI/UX a d’abord été proposée gratuitement, surprenant parfois certains designers habitués à d'autres outils, se souvient le fournisseur sur son site web. Avant d’être rapidement adoptée pour ses capacités de collaboration. L’application mobile d’Uber, par exemple, est conçue sur Figma.

Racheter un concurrent en pleine croissance

Si l’opération se concrétise, Adobe mettra alors la main sur un concurrent particulièrement dynamique et apprécié auprès de la communauté des développeurs. D’après l’étude 2021 de Uxtools.co (auprès de quelque 1600 designers dont 130 en France), la progression de Figma se confirme pour la conception et le prototypage d’interfaces utilisateurs. Le logiciel s'affirme face à ses concurrents Sketch et Adobe XD pour la conception, ou encore Adobe XD et InVision, pour le prototypage d’UI. Il tient aussi la corde sur le hand-off (contrôle des fichiers pour passer le témoin aux développeurs), devant Zeplin et Adobe XD, et sur la gestion de versions devant Google Drive et GitHub. Sur les fonctions de tableau blanc, FigJam talonne Miro.

En juin dernier, Figma a ouvert un bureau en France et dispose d’un portefeuille de clients hexagonaux comme Carrefour, Thales, SG, RATP ou Canal+. Il comprend aussi des jeunes pousses en croissance comme  Doctolib, ContentSquare ou, encore, la banque en ligne Qonto, utilisent également la solution pour concevoir leurs interfaces et expériences utilisateurs (UI/UX).