D'Apple à Microsoft en passant par Facebook et Amazon, on ne compte plus les grands groupes américaines qui usent de toutes les ficelles possibles pour garder au frais leur butin. Alphabet, la maison mère de Google ne se prive pas non plus : bien que dans le collimateur des services fiscaux européens (Angleterre, Italie ou encore, la France depuis 2011...) le géant du web n'a jamais cessé ses pratiques d'optimisation fiscale. D'après un rapport de la Chambre de Commerce des Pays-Bas - dont le quotidien Het Financieele Dagdad a le premier fait mention -, Alphabet a transféré 15,9 milliards d'euros aux Pays-Bas et aux Bermudes en utilisant les techniques de « double irlandais » (Double Irish) et de « sandwich néerlandais » (Dutch Sandwich), consistant à transférer des revenus d'une filiale aux Pays-Bas vers une entreprise néerlandaise sans employer et ensuite vers une boîte aux lettres aux Bermudes possédée par une autre société enregistrée en Irlande.

« Nous payons toutes les taxes dues et nous nous conformons aux lois fiscales de chaque pays dans lequel nous opérons », a réagi un porte-parole de Google. Toujours d'après la Chambre de Commerce des Pays-Bas, le montant du montage financier réalisé par Alphabet est 7% plus élevé qu'en 2016. Sur la base du taux d'imposition de la firme américaine en vigueur en Irlande qui s'élève à 12,5%, ce montage permet une économie d'impôts de près de 1,99 milliard d'euros.

Pas de redressement mais un accord avec le fisc en France 

En France, une transaction entre l'administration et Google est en cours après le rejet fin juillet de l'annulation par le tribunal administratif de Paris d'un redressement fiscal de 1,15 milliard d'euros. Reste à savoir si tous les accords signés entre la firme de Mountain View et les services fiscaux des différents pays européens contraindront le géant du Web à mettre en veilleuse ses techniques d'optimisation fiscale. Rendez-vous dans les prochains mois pour le savoir...