L’activité grand public d’Amazon vient d’achever la migration de ses bases de données Oracle vers les différents services de database de son propre cloud. Ce sont ainsi 75 pétaoctets stockés dans 7 500 bases de données Oracle qui ont été transférés vers des services d’Amazon Web Services tels que DynamoDB, Aurora, Relational Database Service (RDS) et Redshift. « Les migrations ont été réalisées avec peu ou pas de temps d’indisponibilité et ont couvert 100% de nos systèmes propriétaires », relate Jeff Barr, évangéliste en chef d’AWS, dans un billet visant clairement à inciter les entreprises à envisager à leur tour une telle migration. Il précise que plus de 100 équipes de l’activité Consumer d’Amazon ont participé à cette effort de migration qui a englobé des marques comme Alexa, Amazon Music, Prime, Prime Video, Fresh, Kindle, Audible, Shopbop, Twitch et Zappos.  

« Nous passions trop de temps à gérer et mettre à l’échelle des milliers de bases de données Oracle existantes (…) pendant que la quantité globale de données stockées augmentait », indique Jeff Barr. Trop de temps à simplement maintenir les systèmes en fonctionnement, estime-t-il en y incluant celui passé sur le provisionning de matériel qu’il qualifie au passage de « complexe et inefficient », ainsi que sur la gestion des licences et sur d’autres problèmes qui, ajoute-t-il, « sont désormais mieux pris en charge par des services de bases de données modernes et managés ».

60% de réduction sur les coûts

En interne, Amazon a enrôlé dans cette migration les équipes internes de ses différentes activités opérationnelles (AdTech, InfoSec, Fullfilment, paiements, retours clients, catalogue, commandes, finance, marketplace, etc.). Parmi les applications concernées par ce projet figurent la gestion des achats complexes, la gestion du catalogue, la prise en charge des commandes, la comptabilité et les charges de travail liées aux flux vidéos. Cette migration a permis de baisser de 60% le coût des bases de données en plus de la réduction négociée par rapport à la taille de l’ensemble, précise Jeff Barr en ne se privant pas d'indiquer au passage que des réductions de coûts de 90% sont rapportées par certains clients qui lâchent Oracle pour AWS. 

Sur les performances, la latence sur les applications Amazon utilisées par le grand public a été réduite de 40% et du côté de la gestion des bases de données, le passage à des services managés a réduit les tâches d’administration de 70%. Amazon a laissé chacune de ses équipes IT internes choisir la base de données qui lui convenait le mieux en fonction de ses besoins.

Suivant le type d'applications, les databases d'Oracle ont été remplacées par les bases de données d'AWS les plus appropriées. (Crédit : AWS) 

Les services à faible latence ont été migrés vers DynamoDB et les databases non relationnelles nécessitant d’importants passages à l’échelle recourent maintenant à ElastiCache. Les charges de travail transactionnelles exigeant une forte cohérence sur les données sont passées sur Aurora et RDS, tandis que les charges analytiques ont été migrées vers l’entrepôt de données RedShift, détaille Jeff Barr dans son billet en citant quelques exemples. L’équipe de l’activité Wallet a ainsi migré plus de 10 milliards d’enregistrements vers DynamoDB et, à l’issue de l’opération, réduit la latence de 50% et les coûts opérationnels de 90%. Sur la comptabilité, l’équipe chargée de l’application Financial Ledger a transféré 120 To de données sur DynamoDB, réduit la latence de 40%, les coûts de 70% et l’administration de 70%. L’équipe de l’application Buyer Fraud est passée sur Aurora et l’activité Advertising sur RDS.

Les DBA conseillent maintenant les clients

L’évangéliste en chef d'AWS explique que les DBA mettent désormais à profit le temps gagné sur leurs tâches d’administration pour améliorer le monitoring de la performance applicative, optimiser les requêtes et fournir une meilleure expérience client. Au passage, ces DBA ont été formés sur les tâches de migration et sur les technologies de bases de données AWS, l’architecture et la sécurité cloud, ce qui leur permet de ne plus travailler uniquement en interne mais aussi de conseiller des clients externes sur la migration de bases de données critiques.