Alors qu'il vient de lancer ses processeurs quadri-coeurs, le fondeur AMD a annoncé pour le début de l'année 2008, des processeurs triple coeur. Destinés en priorité à cette frange du grand public qui aime bricoler ses PC pour obtenir plus de puissance, ces processeurs seront basés sur la plateforme Phenom attendue pour la fin de l'année. Il s'agirait en fait de processeurs quadri-coeurs dont l'un des coeurs a été débranché. Il sera ainsi possible d'obtenir de plus hautes fréquences sans produire trop de chaleur. Et dans le domaine du grand public, où les derniers jeux vidéo et d'autres logiciels commencent à peine à tirer parti des processeurs bi-coeurs, avoir une puce tri-coeurs permettra de faire tourner l'application principale sur deux coeurs et le système d'exploitation et les logiciels de second plan (comme le pare-feu ou l'antivirus) sur le troisième. Au-delà du grand public, AMD ne se refuse pas la possibilité de sortir une version pour serveurs de ce triple coeur. D'autant plus que jusqu'à la sortie de sa plateforme Nehalem en septembre 2008, Intel aura du mal à proposer un produit équivalent. Ses processeurs quadri-coeurs Tigerton n'étant pour l'instant que des processeurs « bi-coeurs » accolés deux à deux. Multiplication des vulnérabilités C'est également un bon compromis pour convaincre les acheteurs se sentant à l'étroit avec des processeurs bi-coeurs et réticents à l'idée d'acheter un serveur quadri-coeurs, alors que peu d'applications ne tirent encore pleinement partie de toute cette puissance. D'autant plus que cette multiplication des coeurs entraîne de nouvelles vulnérabilités. Robert Watson, spécialiste de la sécurité informatique à l'université de Cambridge, a ainsi montré que certains virus pourraient profiter de la connexion entre les différents coeurs du processeur pour se glisser et modifier des instructions au plus près du matériel. Cette technique consiste à profiter du court laps de temps pendant lequel les coeurs s'échangent des informations pour court-circuiter les protections d'accès intégrées au noyau et accéder à des fichiers réservés. Il suffit de moins de 20 lignes en langage C pour y arriver, et Robert Watson incite fortement les développeurs à repenser leurs programmes en conséquence.