C'est en juin dernier que le fabricant californien a annoncé ses premières puces ARM 64 bits, nom de code Seattle. Celles-ci pourront intégrer jusqu'à 16 coeurs processeurs et devraient apparaître dans des serveurs au cours de la seconde moitié de l'année 2014. Présents dans la plupart des smartphones et tablettes, les processeurs ARM sont actuellement testés pour servir d'alternative aux puces x86 très largement utilisées dans les serveurs. Certains pensent que les serveurs équipés de processeurs ARM seront plus économes en énergie, pour faire tourner les applications web par exemple, et qu'ils permettront de réduire la facture énergétique des entreprises. AMD affirme que ses puces serveurs ARM 64 bits seront jusqu'à quatre fois plus rapides et plus économes en énergie que les dernières puces quad-core Opteron x86 de la série X, dont la consommation peut atteindre 11 watts.

Le fabricant de Sunnyvale vendra aussi bien des processeurs ARM 64 bits que des processeurs x86 pour serveurs, mais il pense qu'à long terme les puces ARM se vendront mieux que les puces x86. C'est en 2011 que ARM a annoncé sa première architecture 64-bits ARMv8 et AMD sera l'un des premiers à intégrer des puces serveurs basées sur cette technologie. La plupart des puces ARM actuelles sont 32 bits, à la différence des puces serveurs x86 d'Intel et d'AMD qui ont une longueur d'avance dans le 64 bits. AMD doit se montrer patient avec ARM. « L'adoption de la nouvelle architecture va prendre du temps, car il faudra aussi modifier la conception des serveurs et réécrire les logiciels », a déclaré Lisa Su. « Il faudra plusieurs années pour que le marché évolue. Il est important de faire aussi avancer le développement logiciel. Mais nous considérons clairement que c'est un investissement à long terme », a ajouté la vice-présidente.

Les puces sur mesures déjà adoptées par Sony et Microsoft

« Les puces ARM suscitent beaucoup d'intérêt, en particulier pour les serveurs denses », a expliqué Lisa Su. L'an dernier, AMD a racheté SeaMicro, le vendeur de serveurs denses construits autour de puces x86 basse-consommation capables d'adapter leur performance à la charge de travail. AMD cherche également à conquérir de nouveaux marchés avec son activité de puces sur mesure, qui consiste à fabriquer à la demande des périphériques spécifiques. Selon le fondeur, ce secteur d'activité pourrait générer jusqu'à 20 % de revenus au quatrième trimestre 2013 qui se termine en décembre, et compter pour plus de la moitié du chiffre d'affaires dans les années à venir.