A l'image d'Apple et IBM, et contrairement à Microsoft, Intel ou AMD, Google ne semble pas particulièrement affecté par la crise économique. Son chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre 2008 croît ainsi de 18% sur un an, à 5,7 Md$, et dépasse les attentes des analystes. Les deux tiers de ces revenus (3,81 Md$, +22%) proviennent de la galaxie des sites appartenant à Google ; 30% sont issus des partenaires du réseau publicitaire. Le bénéfice net semble moins flatteur : il s'élève à 382 M$ sur le trimestre, soit 68% de moins qu'un an auparavant. Mais, explique Google, il convient de relativiser ce chiffre car il pâtit de la dépréciation de la valeur des investissements réalisés dans AOL et Clearwire, estimée à 1,09 Md$. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice atteint 1,62 Md$ et progresse de 3,8%. Sur l'ensemble de l'exercice 2008, les revenus croissent de 31% (21,8 Md$), et le bénéfice net avance péniblement de 0,58% (4,23 Md$). Pas de licenciements au programme « Nous avons enregistré une solide croissance sur le marché de la recherche en ligne, a commenté le patron de Google, Eric Schmidt. Nos revenus sont en hausse sur la plupart des activités et nous avons maîtrisé nos coûts. » La direction du groupe n'ignore pas le marasme économique global, mais se veut confiante : « On ne sait pas encore combien de temps durera le ralentissement mondial, mais nous restons concentrés sur le long terme et continuons à investir dans nos activités de base [la recherche en ligne et la publicité, NDLR] ainsi que dans des secteurs stratégiques en croissance comme la mobilité et les applications pour entreprises. » Parallèlement, le gargantuesque acteur du Web met un terme à certains services, jugés accessoires. Cette semaine, Google a ainsi annoncé la disparition de Catalog Search, Jaiku ou Notebook. Contrairement à nombre d'acteurs de l'IT et en dépit de rumeurs insistantes, Google ne prévoit pas de licencier par milliers. Au contraire, le mastodonte californien rappelle que le nombre de ses salariés a augmenté au cours de l'année pour atteindre 22 022 (contre 20 123 il y a un an). Le Californien semble vouloir fidéliser ces collaborateurs en annonçant la mise en place d'un plan d'échange de stock-options destiné à compenser la dépréciation de valeur enregistrée depuis plusieurs mois. Enfin, Google ne s'aventure pas à fixer une estimation pour l'année fiscale en cours, se contentant de souligner l'optimisme avec lequel il aborde 2009. Selon Eric Schmidt, le modèle économique et la stratégie mise en place sur le court et le long terme sont autant d'armes qui permettront au groupe de se jouer de la récession.