C'est une affaire qui dure depuis cinq ans, émaillée d'accusations, de perquisitions, de déclarations d'innocence... mais dénuée de condamnation. Depuis 2001, la Commission européenne réunit des éléments visant à établir l'abus de position dominante d'Intel sur le marché des processeurs au détriment de son principal concurrent, AMD. Le 11 septembre, l'exécutif communautaire a apporté une nouvelle pierre à son édifice en intégrant à son enquête la plainte déposée en Allemagne par AMD à l'encontre du fondeur. Une plainte déposée par AMD en juin dernier En juin, AMD dénonçait auprès de la Bundeskartellamt, l'autorité antitrust allemande, l'étrange relation entre Intel et le grossiste allemand Media Markt. Selon ce dernier, Intel profiterait de sa position pour lui interdire de distribuer des ordinateurs contenant des composants AMD. Une allégation identique à celles examinées par les instances antitrust sud-coréennes, japonaises ou par la justice américaine. En raison des similitudes entre la plainte déposée en Allemagne et le contenu de sa propre enquête, la Commission européenne a décidé d'élargir le champ de ses investigations au cas soumis par Media Markt, en accord avec la Bundeskartellamt : "la Commission est soucieuse de la pression qu'Intel aurait exercée sur Media Markt pour qu'il ne stocke pas d'ordinateurs renfermant des puces AMD", a expliqué Jonathan Todd, le porte-parole de l'exécutif européen. Au-delà de la nature des accusations portées à l'encontre d'Intel, la Commission a également pris en considération les conséquences qu'elles impliqueraient si elles étaient avérées, dans de nombreux pays européens. Media Markt exerce en effet son activité de distributeur à travers un réseau de 360 magasins disséminés dans onze pays du Vieux Continent.