Les démarches entreprises depuis plusieurs mois par Microsoft en faveur de l'interopérabilité auront sans doute joué un rôle dans l'inflexion communautaire. En février 2008, quelques jours avant sa seconde condamnation, le groupe de Redmond annonçait l'ouverture des API et des protocoles de communication de ses produits les plus diffusés, dont Vista, Office 2007, Windows Server 2008 et Sharepoint Server 2007. D'autres initiatives ont suivi : documentation d'ODF dans le SP2 d'Office, réutilisation des portlets SharePoint dans d'autres portails, création d'outils de conversion de documents Open XML, etc. Des décisions accompagnées d'un discours vantant sans cesse les mérites de l'interopérabilité, comme en témoignait le billet signé par Bernard Ourghalian, directeur technique et sécurité de Microsoft France, sur le blog Experts du MondeInformatique.fr en septembre 2008. Ou comme le rappelait encore l'éditeur, le mois dernier, à l'occasion des Techdays. Malgré ce changement d'attitude, la Commission européenne n'entend pas lever tout contrôle - il « demeure nécessaire ». Le mandataire sera ainsi remplacé par des consultants techniques qui interviendront sur demande, de façon ponctuelle. Par ailleurs, les ennuis de Microsoft sur un autre dossier ne font que commencer. Bruxelles enquête en effet sur un potentiel autre abus de position dominante, constitué par l'avantage anticoncurrentiel dont bénéficierait Internet Explorer en étant inclus dans Windows. Lancée suite à une plainte d'Opéra, cette action a incité d'autres éditeurs - Mozilla et Google - à se rallier aux arguments soulevés par le demandeur.