En direct de Londres. En mai dernier, Appian avait fait part de sa feuille de route, mettant le paquet sur les annonces liées à la data et l’intelligence artificielle. « Je ne veux parler que de deux choses principales dans mon discours. La première concerne les données et la seconde est l'IA » affirmait alors Matt Calkins, son CEO, en guise d’introduction. « Notre identité est plus simple qu’elle ne l’a jamais été : nous sommes une plateforme de processus de bout en bout ». Aujourd’hui, à l’occasion de son événement européen qui rassemble environ 800 personnes à Londres, Appian a profité de ce rendez-vous pour faire le point sur la version 23.4 de sa plateforme publiée il y a quelques jours. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’IA est omniprésente. « L’IA est symbiotique et dépend même de deux autres domaines technologiques, à savoir les données et les processus, sans lesquels elle n'aura aucun effet » réaffirme Matt Calkins, CEO de la firme.

« L'IA ne dépend pas seulement des données, elle dépend de deux sources de données : les data qui constituent l'ensemble d'entraînement passé et les données présentes dans l'IA, et si l'un de ces ensembles de données tombe à zéro, l'efficacité de l'IA tombe à zéro. L'IA n'est donc pas seulement dépendante des données. Elle est doublement dépendante » poursuit Matt Calkins, ajoutant que « l'IA n'est rien sans les données ». Ainsi, dans la version 23.4, l’éditeur de solutions low-code resserre toujours plus les liens entre sa Data Fabric et l’IA, poussant une plateforme dédiée à l’automatisation grâce à la suppression automatique des enregistrements connexes ; une configuration plus rapide des actions liées ; une amélioration de l’affichage des champs d'enregistrement dans le modeleur de processus ; un renommage des intégrations ; une sélection des synonymes de séquence pour la génération de clés primaires ; une validation automatique des transactions dans Exécute.

Le triptyque d'Appian est aujourd'hui composé de la data, des processus et de l'IA. (Crédit : C.S.)

Data Fabric bénéficie de fonctions d’analyse en libre-service

« Chefs d’entreprise et responsables informatiques [peuvent] rationaliser les processus, améliorer l'expérience utilisateur et obtenir de meilleurs résultats business grâce à une prise de décision basée sur les données » indique Appian. Et l’un des éléments clés de cette mise à jour est une amélioration significative de sa Data Fabric. Pour mémoire, cette couche de virtualisation entre la plateforme low-code et les data nécessaires à l’alimentation des processus automatisés, a fait son apparition en novembre dernier lors de la présentation de la version 22.4 de l’application. Elle fusionne les données provenant de plusieurs sources dans un modèle de données sécurisé et unifié sans déplacer les informations. Dans la 23.4, la plateforme intègre une version préliminaire des fonctionnalités d'analyse en libre-service (SSA) d'Appian. Avec, tout utilisateur peut obtenir « sans effort des informations à partir de la Data Fabric » précise la firme, avant d’ajouter : « En tirant parti de la puissance d'Appian AI Copilot ».

En clair, les utilisateurs finaux peuvent exploiter les données dans une interface de création simple, avec des fonctions d'agrégation, de filtrage, de tri et de formatage. Une fois qu'un rapport est configuré, les utilisateurs peuvent exploiter AI Copilot pour obtenir des informations plus approfondies. L’outil, dopé à l’IA générative, vient ainsi en soutien du travail humain et aide les utilisateurs « à obtenir de nouvelles informations à partir de leurs rapports, suggérant même les prochaines étapes pour répondre aux besoins de l'entreprise ». Comme a tenu à le rappeler Matt Calkins lors de la keynote ce 15 novembre, « l’IA sera un partenaire au lieu d’un substitut pour les individus ». Et si l’IA n’a pas vocation à remplacer l’humain, il semble toutefois que cette technologie ait l'ambition de prendre de plus en plus de place au sein des outils et solutions de la plateforme d’Appian.

L’IA privée minimise les risques liés à la sécurité

« Tous les fournisseurs vous promettent de ne pas entraîner leurs modèles d'IA sur vos données, mais Appian Private AI vous protège également contre les fuites de données au sein même de votre entreprise qui peuvent se produire lorsque vous utilisez l’IA générative avec des documents et des bases de données internes », a déclaré Michael Beckley, fondateur et CTO d'Appian. « Tel quel, l'IA générative ne comprend pas ou ne respecte pas les règles de sécurité et les rôles de l'entreprise, mais avec la dernière Data Fabric Analytics, la sécurité des données est désormais intégrée. Tout le monde peut enfin utiliser l'IA générative en toute confiance pour créer ses propres rapports et analyses, sans risque de fuite des données sensibles des employés et des équipes qui partagent les mêmes modèles d'IA », ajoute-t-il. Ainsi, un certain nombre de fonctions font leur apparition dans la version 23.4 alimentées par l’IA.

Selon Matt Calkins, Private AI est « plus rentable, plus privé et plus sûr, parce que vous pouvez filtrer les lignes de votre requête. C'est plus contrôlable, car pour chaque réponse que vous recevez, vous savez exactement quelles informations vous avez envoyées ». (Crédit : C.S.)

Notons tout d'abord l’extraction de documents « de haute précision » selon le fournisseur, qui promet aux utilisateurs qu’ils « pourront bientôt extraire des données non structurées de documents avec précision ». Ils pourront ensuite entraîner des modèles d'extraction d'entités personnalisés sur les données de leur entreprise à l'aide de la fameuse IA privée de la firme, offrant une précision d'extraction supérieure pour les entités textuelles et ce, dans l’objectif de faire avancer les processus le plus rapidement possible. Appian donne notamment en exemple la possibilité d’étiqueter des blocs d'adresses ou des noms de fournisseurs et l'éditeur extraira ces champs, même si les étiquettes « Adresse du fournisseur » ou « Nom du fournisseur » n'apparaissent pas dans le document. Cette fonction sera disponible peu après la sortie de la version 23.4, précise la firme.

Elle introduit également un outil de traduction ; les utilisateurs peuvent générer, organiser, sécuriser et déployer des chaînes de traduction avec cet outil de conception d’ensembles de traduction. Cela offre à n’importe quel utilisateur les moyens de créer une application multilingue en gagnant du temps. Notons que pour l’heure, Appian ne donne pas de précision quant aux langues prises en charges et pouvant être réutilisées dans l’application nouvellement créée. Enfin, cette mise à jour met à disposition des utilisateurs des contrôles d’interface utilisateur étendus. Cela inclut « un ensemble plus vaste d'outils pour configurer des navigations d'interface utilisateur complexes, des contrôles de style supplémentaires et des expériences hors ligne améliorées pour les utilisateurs mobiles ».

Dans la V23.4, Appian introduit un moyen prêt à l'emploi de créer des traductions dites de "haute fidélité" compatibles avec toutes ses langues prises en charge et pouvant être réutilisées dans une application. (Crédit : Appian)