Lancé dans l'aventure de la réalité virtuelle il y a trois ans, HP a récemment donné un coup d'accélérateur sur ce marché en lançant - avec Microsoft et Valve - le Reverb G2. Disponible depuis quelques jours au tarif de 600 €HT, ce casque bénéfice d'améliorations notables, bien qu'il faudra patienter encore quelques mois pour découvrir la déclinaison Omnicept dotée en plus de capteurs musculaires et oculaires. 

HP, qui affiche de grandes ambition sur le marché de l'impression 3D, pousse également ses pions sur celui de la VR, qui ne marche pas - d'après le fournisseur américain - sur les plate-bandes de la réalité mixte ou augmentée sur lequelles les projecteurs sont beaucoup plus braqués. « Effectivement la réalité augmentée se développe pour le le secteur du manufacturing mais on voit que la réalité virtuelle se développe en même temps. Il s'agit de technologies complémentaires, pas concurrentes », assure Cécile Tézenas du Montcel, responsable du développement de l’activité VR et Data Science chez HP EMEA. « Aujourd'hui la réalité virtuelle est plus importante d'un point de vue business que la réalité augmentée ». Impossible cependant d'obtenir plus d'informations chiffrées pour étayer cette affirmation. Un ordre de grandeur qui ne surprend pas vraiment cependant, dans la mesure où le marché de la VR repose à la fois sur la partie grand public - avec le gaming - et entreprises, là où la réalité mixte n'a (quasiment) aucun autre débouché que celui des entreprises pour faire grimper ses revenus.

Une percée dans les entreprises qu'on a du mal à mesurer

En termes de cas d'usage de la réalité virtuelle dans les entreprises, HP a mené des études avec des cabinets d'architectures montrant que plus de 60% de ses clients recourent à cette technologie pour leur business. « Sur le monde de l'ingénierie, c'est à peu près les mêmes chiffres », précise Cécile Tézenas du Montcel. « La réalité virtuelle va arriver en support aux designers et ingénieurs et se développe dans les showrooms virtuels pour conduire des voitures, des trains ou des avions, mais aussi pour de la CAO et de la formation ».

Interrogée sur le nombre de clients utilisant ses casques VR, la responsable HP a par contre botté en touche. Idem concernant les ventes du Reverb G1, où HP se montre des plus discrets, mais avance qu'il a constitué « un bon succès ». Questionné sur les parts de marché en VR, les perspectives de ventes de son nouveau modèle, aucun élément de réponse ne nous a été donné si ce n'est que HP a multiplié par 10 sa croissance sur ce marché cette année. Une augmentation certes significative mais qui ne veut pas dire grand chose tant qu'on ne sait pas de combien on part : le marché de la VR est bien un marché porteur - estimé à 50Md$ d'ici 2022 mais qui sait incontestablement garder quelques secrets... HP a cependant pu nous indiquer que parmi ses clients qui qui utilisent actuellement les casques HP Reverb G1 puis G2 en avant-première, on trouve Mimbus pour des formations professionnelles et techniques, Alstom pour tester de l'ergonomie des espaces dans les trains ou encore Arup pour des maquettes numériques de bâtiments.

Un co-développement avec Microsoft et Valve

Par rapport à la première itération de mai 2019 du Reverb, le G2 peut compter sur une meilleure résolution avec un taux de rafraichissement nettement supérieur. « La clarté et la stabilisation d'image permet une expérience très immersive », nous a indiqué Cécile Tézenas du Montcel. Pesant près de 550 grammes, le Reverb G2 est le fruit d'un co-développement avec Microsoft et Valve. Le premier en apportant son expertise dans le domaine du tracking et du suivi de mouvement des personnes et des objets ainsi que sa technologie Windows Mixed Reality - qui comme son nom ne l'indique pas est bel et bien lié à la réalité virtuelle -, le second sur celle concernant la lentille optique. « On a travaillé avec leurs ingénieurs et intégré l'ensemble en utilisant nos très bons écrans de 2160x2160 pixels et notre expertise en intégration d'électronique et développement pour concevoir un casque léger », ajoute la responsable.

Pour la déclinaison Omnisept à venir du Reverb G2 - pas avant le printemps 2021 - les améliorations vont se situer au niveau de l'ajout de différents capteurs pour mesurer la dilatation des pupilles, la position des yeux, le pouls ou encore les mouvements du visage ainsi qu'en surcouche une IA pour « interpréter des signaux et générer des informations pertinentes », explique Cécile Tézenas du Montcel. Les casques Reverb G2 supportent tous deux le standard de développement OpenXR et sont compatibles avec les moteurs graphiques Unity et Unreal avec des sets d'API dédiés pour faciliter la conception d'apps dédiées.