La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine sur les semi-conducteurs monte d’un cran avec la décision du gouvernement néerlandais d’annuler partiellement la licence d’exportation de certaines machines du groupe ASML. Ce dernier est en effet le seul fournisseur de technologies de lithographie ultraviolette extrême (EUV) et ultraviolette profonde (DUV). Ces techniques de fabrication de puces les plus avancées au monde sont utilisées pour produire en masse des puces d'une taille inférieure à 7 nm.

Dans un communiqué, ASML précise que les systèmes lithographiques concernés sont les NXT:2050i et NXT:2100i. Cette interdiction touche selon la firme, « un petit nombre de clients en Chine ». Elle ajoute que la décision n’aura pas d’impact financier sur les résultats de 2023. La Bourse néerlandaise ne partage pas cette analyse et a sanctionné le cours de l’action ASML.

Les autorités chinoises promettent des représailles

Les analystes financiers s’attendent à des représailles de la part de la Chine qui compte sur les systèmes ASML pour produire des puces de pointe. Les autorités chinoises ont réagi, selon Reuters, en qualifiant le blocus « de comportement d’intimidation » de la part des États-Unis. Elles ont ajouté qu’une telle action pourrait avoir « de graves conséquences sur la sécurité et la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement internationales ». A la fin décembre, Pékin a déjà interdit l’exportation de technologies exploitant des terres rares.

ASML se retrouve donc au centre d’un conflit géopolitique avec une intense pression des États-Unis. Selon Bloomberg, l’administration de Joe Biden serait même intervenue avant l’application des mesures de restriction pour bloquer des exportations vers la Chine de systèmes de la firme néerlandaise. Washington est également parti en guerre contre l’exportation d’accélérateurs IA vers la Chine et Nvidia, principal fournisseur, a été obligé à plusieurs reprises de modifier son portefeuille en conséquence.