Coup de frais sur le PDF. Adobe rénove sa gamme Acrobat (en version 8), ligne de produits au centre du sacro-saint format PDF (Portable Document Format). Tout à sa stratégie de digérer progressivement les technologies acquises avec le rachat de Macromedia, l'éditeur donne naissance à Connect, service de conférence en ligne intégrée au PDF, dernier né de la famille Acrobat, et nouvelle étiquette de Breeze (solution de conférence en ligne de l'ex-Macromedia). "Connect donne la possibilité d'aller beaucoup loin dans le partage de fichiers", commente Jimmy Barens, directeur technique d'Adobe. En un seul clic depuis Acrobat, l'utilisateur peut lancer une session et ouvrir une conférence en ligne, invitant les participants (en nombre illimité) au partage de fichiers, à l'annotation de PDF et de présentations et de conduite de réunion en ligne, notamment. "Le système connecte rapidement Acrobat à Breeze et sa technologie Flash", explique Jimmy Barens. Et c'est sur ce dernier point qu'Adobe compte faire la différence. En couplant le PDF à la conférence en ligne, Adobe entre en concurrence directe avec Live Communication Server de Microsoft et son client de messagerie instantanée. "Outre les similitudes fonctionnelles évidentes, Connect devrait séduire par son côté multi-plateformes avec le Flash Player [ndlr, dans sa version 6]. Ce qui implique zéro installation sur le poste client et zéro plug-in", assène Jimmy Barens. Un pari d'autant plus risqué que le service sera intégré à l'interface d'Office, via un simple bouton. La gamme Connect se compose de trois solutions: d'abord Connect commercialisé en mode hébergé (800 euros par an et par utilisateur) ou sous forme de licence (de 15 à 20 000 euros). Acrobat Connect Pro qui "créé une passerelle entre Acrobat et Breeze et fonctionne de pair avec Connect ou du temps Connect". Enfin, une troisième déclinaison, Acrobat Connect (un "Connect light"), pour l'heure uniquement lancé aux Etats-Unis, entre 35 ou 40 $, utilisable notamment à l'événement, et limité dans les fonctionnalités. Acrobat 8 se verticalise Dans sa refonte, Adobe a également privilégié les options verticales. L'éditeur s'est d'abord tourné vers les messageries d'entreprises. Outlook se voit alors outillé d'une fonctionnalité d'archivage automatique d'email et de dossiers en PDF. Puis, c'est au tour de Lotus Notes, solution de travail collaboratif d'IBM, de recevoir ses options de conversions PDF. L'éditeur précise que l'outil d'archivage automatique n'y est pas inclus. Toujours tourné vers les entreprises, la gestion des formulaires électroniques a été étendue à la capture des champs de formulaires statiques ainsi qu'à la simplification de leur distribution via un assistant. Ce dernier se connecte à l'annuaire LDAP, y récupère les droits et privilèges liés à chaque compte pour procéder aux envois. A noter également la possibilité depuis le Reader de sauvegarder offline les données d'un formulaire, ainsi que celle d'y apposer une signature numérique. Enfin, Acrobat 8 autorise désormais l'agrégation de documents (ou parties de documents) verrouillés au sein d'un unique PDF, tout en maintenant les capacités de sécurité de chaque fichier. Outre un lifting en profondeur de l'interface utilisateur, désormais orientée "objectifs" (et moins "fonctionnalités") - un peu à l'image du "ruban" du prochain Office 2007- Acrobat 8 inaugure également un nouveau moteur OCR (reconnaissance optique de caractère), issu d'un partenariat avec IRIS . Disponible dès la mi-novembre, Acrobat 8 Pro est commercialisé 559 euros (HT) et 189 euros (HT) pour la mise à jour. Il faudra compter 349 euros (HT) dans sa version Standard et 115 euros (HT) pour sa mise à jour.