Après les rumeurs, Inetum a confirmé que son actionnariat allait bientôt changer. En effet, le fonds Mannai a donné son accord pour vendre sa participation dans la SSII française au fonds d’investissement Bain Capital. Les deux structures sont entrées en négociations exclusives, rapporte un communiqué. A l’issue des discussions prévues à la fin du 1er semestre 2022, la valorisation d’Inetum serait de 2,2 milliards d’euros. « Il y avait plusieurs scénarios », nous explique Vincent Rouaix, PDG de l’ESN et d’ajouter « ouvrir le capital avec une IPO, faire entrer des actionnaires minoritaires ou alors changer d’actionnaires ». Il salue l’arrivée de Bain Capital, « un nom prestigieux dans le monde du private equity et aussi apprécié sur son positionnement ». Les premiers retour en interne, comme les clients « sont plutôt positifs », assure le dirigeant.

Quelles sont alors les implications de ce changement de gouvernance ? « Cela va augmenter les capacités de croissance externe et de regarder les opportunités liées à la consolidation du marché », glisse le dirigeant. Et d’ajouter « avec Bain Capital, nous devenons plus serein pour réaliser des acquisitions plus importantes ». Il rappelle l’acquisition d’IECISA (ex division informatique de l’espagnol El Cortes Ingles) en 2020 « qui nous a permis de changer de braquet et d’accélérer notre développement à l’international ». Sur l'aspect financier de l'opération, « nos objectifs à date restent les mêmes pour l'année 2022. Le board va travailler au closing sur un plan opérationnel avec notre programme upscale », indique le PDG. Avant de préciser, « aujourd'hui nous sommes en croissance organique avec une capacité de 3 milliards et nous visons 4 à 5 milliards d'euros à compter de 2024 ». 

Attentif à la consolidation du marché des ESN

Interrogé sur les axes de rachats, Vincent Rouaix, souligne regarder des petites cibles autour « de la transformation digitale, l’IA, le cloud, les capacités d’intégration avec les différents fournisseurs comme AWS, Google Cloud, Azure de Microsoft, Salesforce ». Des opérations ayant pour but de « de renforcer les centres de compétences ou d’atteindre une taille critique ». Par ailleurs, il suit de près les évolutions du marché du conseil en France, notamment les déboires boursiers d’Atos. La SSII a lancé il y a deux semaines une alerte sur ses prochains résultats financiers et pourrait en faire une proie.

Enfin, cette annonce de changement de gouvernance était l’occasion de faire un point sur l’attaque par ransomware dont a été victime Inetum à la fin décembre 2021. « Le ransomware a eu un impact limité en interne où quelques serveurs de fichiers ont été cryptés », précise Vincent Rouaix. « Aujourd’hui, tous les systèmes sont quasiment opérationnels. Il n’y a pas d’impacts financiers et nous n’avons pas payé la rançon », ajoute-t-il. Une leçon en tout cas « pour améliorer et remonter notre niveau de sécurité », assure-t-il.