Alors que le navigateur Opera s'apprête à voir le jour dans sa version 10, il ne cherche pas à se distinguer en miser sur la vitesse de surf, ni sur la protection de la vie privée. L'éditeur norvégien mise plutôt sur l'intégration d'un serveur Web dans son navigateur à travers une nouvelle offre de services : Unite. Pour l'instant, celle-ci propose six services : un système de partage de fichiers (ouverts à tous ou protégés par mot de passe) entre internautes, un espace « the Fridge » pour laisser des petits messages virtuels à d'autres utilisateurs, un système de partage de photos (à la Picasa ou Flickr, mais en gardant la propriété de ses photos et non en les confiants à des tiers, selon Opera), un autre pour diffuser de la musique en streaming, et « The Lounge » pour créer ses propres salons de chat ou héberger son site Web à partir de son propre ordinateur. Pour tous ces services, Opera n'impose qu'une seule chose : que l'émetteur du contenu utilise Opera 10 et soit inscrit à Unite. Il n'y a aucune limite prévue pour la taille des fichiers partagés ou des pages Web hébergée, et les internautes pourront accéder à ces contenus depuis n'importe quel navigateur sous Windows, Mac ou Linux. Pour autant, certains s'élèvent déjà contre l'utilité d'un tel service. Sur son blog, Tristan Nitot, président de Mozilla Europe, rappelle que des initiatives similaires, comme Allpeers.com, ont déjà proposé de tels services sans rencontrer le succès. D'autres s'inquiètent de la sécurité du système. Avec Unite, c'est l'utilisateur qui définit ses permissions d'accès, or l'une des permissions proposées - « totalement ouvert » - faciliterait bien la vie de n'importe quel créateur de botnet (ou réseaux d'ordinateurs zombies utilisés à des fins malveillantes). Certains redoutent donc l'apparition d'attaques spécifiques pour ouvrir ces permissions et, via Unite, infecter les ordinateurs venant chercher du contenu sur ces services.