A la veille de sa conférence technique Tech Ed 2006, qui s'ouvre à Boston dimanche 11 juin, Microsoft a annoncé qu'il vient de terminer le développement de la version HPC de Windows, Windows Compute Cluster Server 2003. Avec cette nouvelle mouture de son OS serveur, Microsoft a pour ambition de venir concurrencer les grands éditeurs Unix et Linux sur le marché des clusters de calcul. Comme l'explique Eric Nataf, le Responsable Infrastructure Windows Server chez Microsoft France, "le marché du calcul est historiquement un marché Unix qui a évolué vers Linux. Aujourd'hui, c'est un marché à 90 % Linux et sur lequel Microsoft a une présence confidentielle". Pour Microsoft, le marché du HPC est toutefois un marché d'importance, car les ventes de serveurs y sont en croissance et évoluent plus vite que le marché général. C'est de plus un marché en cours d'évolution et sur lequel la demande pour des offres de "clusters départementaux" à quelques dizaines ou centaines de noeuds explose. C'est ce marché d'entreprises que Microsoft entend séduire avec Windows Compute Cluster, plus que celui des grands clusters scientifiques. Pour cela Microsoft use des arguments habituels, à savoir l'intégration de Windows Compute Cluster dans l'infrastructure général de l'entreprise, notamment au travers d'Active Directory, et la réutilisation des compétences internes en matière d'administration. Il met aussi en avant l'ergonomie et la simplicité de déploiement, ainsi que les outils d'administration fournis, notamment un ordonnanceur développé en interne. Microsoft annonce aussi le support de sa solution par de nombreux éditeurs et par la plupart des grands constructeurs de serveurs x86 64bit, qui devraient, pour la plupart, fournir des clusters prêts à l'emploi sous Windows. Pour la petite histoire, Windows Compute Cluster embarque une implémentation de l'interface MPI-CH2 qui s'appuie sur une base libre licenciée auprès des Argon national Labs sous licence BSD. Il ne dispose pour l'instant pas d'un système de gestion de fichiers parallèle, ce qui pour les applications visées ne devrait pas être un problème, mais qui l'empêchera certainement de s'implanter dans l'univers des très grands clusters. Le logiciel devrait être disponible à partir du mois d'août au prix de 469 $ par noeud (jusqu'à quatre processeurs). Ce prix inclut l'OS et la fourniture des utilitaires et interfaces de gestions de cluster. Une version d'évaluation du logiciel est téléchargeable sur le site de l'éditeur.