Après les révélations des Panama papers, d’autres documents confidentiels apportent leur lot d’informations. Sous le nom de Bahamas Leaks, ces fuites font notamment apparaître que Neelie Kroes, femme d’affaires et politique néerlandaise, qui fut commissaire européenne pendant 10 ans, et notamment responsable du numérique entre 2010 et 2014, a omis de déclarer qu’elle fut aussi jusqu’en 2009 directrice d’une société enregistrée aux Bahamas en 2000.

Ainsi que l’expose le Financial Times, les documents montrent que la société en question, Mint Holdings Limited, avait été créée pour soutenir, dans le secteur de l’énergie, une offre de rachat d’actifs du fournisseur de gaz texan Enron. L’opération n’a pas eu lieu et la société n’a jamais été opérationnelle, selon l’avocat de Neelie Kroes. La déclaration d’intérêt de cette dernière lors de son arrivée à la Commission européenne aurait, selon lui, été faite de bonne foi, l'ex-commissaire croyant que la société avait été liquidée en 2002, ce qui n'a pas été le cas.

Au board de Salesforce et au comité de conseil d'Uber

Neelie Kroes a rebondi depuis son départ des plus hautes instances européennes où elle était en dernier lieu l’une des vice-présidentes pendant la Commission Barroso II, de 2010 à 2014. Sa connaissance du secteur numérique lui a notamment permis d’entrer au conseil d’administration de Salesforce.com, l’éditeur de logiciels de CRM en SaaS. En mai dernier, on la trouvait également dans la liste de membres du comité de conseil en politique publique d’Uber, la plateforme de mise en relation de chauffeurs et de passagers. Elle est également conseillère spéciale de Bank of America Merrill Lynch. Entre 2004 et 2009, Neelie Kroes a été commissaire européenne à la concurrence.

Il y a quelques jours, c’est l’ancien président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, qui a défrayé la chronique pour avoir décidé de rejoindre la banque d’investissement Goldman Sachs. Très critique sur ce choix peu opportun, Jean-Claude Juncker, actuel président de la Commission, a rappelé le rôle joué par Goldman Sachs dans la crise financière déclenchée en 2008.