Le budget de l'Etat a désormais son progiciel, et il est signé SAP. L'éditeur allemand vient de remporter une victoire importante sur Oracle en s'octroyant, pour 20 à 40 M€, le marché de mise en conformité des administrations avec la Lolf (Loi organique relative à la loi de finances adoptée en août 2001, nouvelle organisation de la loi de finances, donc de l'administration des budgets de l'Etat). Déjà, il y a quelques jours, SAP avait marqué des points dans le secteur public français en remportant - au côté d'Accenture et face à la paire Bull/Unilog - le marché du SI financier de la Ville de Paris pour 7,8 M€. Pour ce qui est de l'Etat, on se retrouve loin des pharaoniques 400 M€ initialement prévus dans le projet Accord - matrice historique de la refonte du système d'information du Minefi - voir même des 250 M€ prévus par Accord 2, abandonné à son tour en mai 2004. Devant les retards pris dans la mise en oeuvre d'un SI adapté, l'Etat avait fait le choix d'un colmatage transitoire fondé sur une mise aux nouvelles normes, par Accenture, de la solution Peoplesoft (à présent propriété d'Oracle) jusqu'alors utilisée par le Minefi. Reste désormais à trouver l'heureuse SSII qui sera chargée de la maîtrise d'ouvrage en matière d'intégration du progiciel. Un marché de plusieurs dizaines de millions d'euros qui devrait être bouclé d'ici juillet 2006. Historiquement les défunts marchés Accord 1 et 2 avaient vu s'affronter trois consortiums regroupant consultants, éditeurs et SSII : Accenture, PeopleSoft et Capgemini, Steria-Bull-SAP-Deloitte & Touche, ainsi que Sema-Sopra-Oracle-Bearing Point. L'Etat pourrait donc confirmer Accenture dans son rôle de gestionnaire du changement ou faire appel à Steria, historiquement lié à SAP dans cette affaire, voir changer totalement d'option.