L'Allemagne pourrait recourir à l'utilisation de chevaux de Troie pour surveiller l'utilisation des PC de présumés terroristes. La mesure - incluse dans une loi en cours d'élaboration - fait écho à une décision de la justice allemande, qui interdisait en février dernier à la police d'espionner à distance les ordinateurs de personnes mises en causes dans des affaires criminelles. Le ministre de l'Intérieur, Wolfgang Schaüble, a confirmé le projet du gouvernement d'inclure dans la loi cette possibilité d'inoculer un mouchard dans des PC. L'opération se déroulerait lors de l'envoi d'un email de l'Administration, revêtant tous les atours d'une communication officielle tout en étant chargé d'infecter la machine du destinataire. Cette initiative fait bondir les défenseurs des libertés individuelles et les socio-démocrates du SPD. Ses thuriféraires mettent en revanche en avant le faible nombre de cas dans lesquels elle sera mise en oeuvre, insistent sur la nécessité de doter la police de moyens technologiques efficaces pour lutter contre le terrorisme, et rappellent que la surveillance ne pourra être effectuée que sur décision judiciaire. Reste que l'efficacité de ce cyber-espionnage - si la loi vient à être adoptée en l'état - repose sur le fait que les terrorismes, à supposer qu'ils utilisent leur machine personnelle pour fomenter leurs basses oeuvres, ne possèdent aucun moyen pour détecter la présence du troyen.