Les SD-WAN s’appuient sur un réseau défini par logiciel pour connecter une entreprise à des succursales et des sites distants. À terme, les Software Defined Wide Area Network devraient mettre fin aux limites des matériels propriétaires et aux dispositifs de routage dédiés. Ils permettent également aux entreprises d'utiliser des connexions haut débit courantes sans avoir à passer par des services MPLS (Multiprotocol Label Switching) plus coûteux. Mais ils ont un défaut : « la plupart des SD-WAN construits avec les produits de différents fournisseurs ne peuvent pas communiquer entre eux », comme l’a déclaré Snehal Patel, membre du conseil d’administration de l’Open Networking User Group (ONUG) et architecte réseau chez Gap. Cette incapacité à faire communiquer entre eux des SD-WAN distincts peut poser problème après une fusion ou une acquisition.

En effet, si le service informatique de la nouvelle entreprise doit revenir à un réseau traditionnel pour connecter deux systèmes SD-WAN, celle-ci perd une grande partie de l'agilité et du gain en main-d'œuvre dont elle bénéficiait. C’est pour résoudre ce problème sur lequel l’ONUG travaille depuis plusieurs années que le groupe a lancé, lors de la précédente conférence ONUG Spring 2016, l’initiative Open OW-WAN Exchange (OSE). L’Open Networking User Group compte parmi ses membres de gros acteurs de l’IT d'entreprise : des dirigeants IT d’entreprises comme Gap, Bank of America, BNY Mellon et FedEx travaillent avec des vendeurs comme Cisco Systems et Huawei Technologies. Tous veulent promouvoir des technologies qui répondent mieux aux besoins des utilisateurs.

Gérer les différents brins Internet 

Les SD-WAN sont capables de gérer les politiques, quand par exemple, il faut basculer la connexion d’une succursale de l'Internet vers une liaison privée pour profiter de meilleures performances. « Ces réseaux répondent bien à des normes industrielles, mais les fournisseurs les interprètent différemment, de sorte que leurs contrôleurs réseaux ne peuvent pas partager les politiques et les commandes », a expliqué Snehal Patel. Un jour, ces contrôleurs pourront communiquer directement entre eux. Mais pour l'instant, l’OSE pousse les vendeurs à développer une couche d'orchestration des politiques qui pourra comprendre tous les systèmes.

Et le développement de l'API en est un des éléments. Elle permettra de définir par exemple si une connexion entre les contrôleurs et l'orchestrateur doit être persistante ou encore ce qu’il faut faire si un contrôleur perd contact avec l'orchestrateur. Selon Steve Wood, coprésident de l’OSE et ingénieur principal chez Cisco, le groupe a déjà achevé la plupart de ses travaux. En particulier, il a défini les exigences pour l'API, l'architecture qu'elle utilisera et d'autres éléments. L’Open OW-WAN Exchange prévoit de livrer les spécifications techniques de l’API pendant l'été aux membres de ONUG, parmi lesquels on trouve des experts réseaux de centaines d'entreprises, afin qu’ils puissent les examiner.

Réunir les plates-formes OpenStack et VMware

Trois autres initiatives, qui ont connu des avancées très différentes, avaient également été lancées par l’ONUG lors de la conférence organisée au printemps de l'année dernière. La première menée par le groupe Open Traffic Management Format consistait à trouver une solution pour rassembler les données de gestion de différents périphériques réseaux physiques et virtuels afin de pouvoir les analyser en même temps. Le groupe pense que cette mise en commun peut permettre d’analyser plus facilement les pannes système. Une autre appelée Open Network State Format, concernait les données relatives à l'état en cours des périphériques réseaux. Le groupe en charge de ce projet cherche à appliquer les techniques big data pour améliorer la gestion en temps réel. Désormais, ces deux initiatives ont été réunies en une seule appelée Monitoring and Analytics.

Quant au projet appelé Open Interoperable Control Plane (OICP) dont l’ambition est de relier dans les datacenters différentes parties de l'infrastructure construites sur différentes architectures, comme OpenStack et VMware vCenter, il n’a pas beaucoup avancé. « Les vendeurs et les utilisateurs se sont rencontrés l’an dernier dans des ateliers, mais l’initiative est en attente », a déclaré Nick Lippis, cofondateur et coprésident de l’ONUG, qui met en cause une forte concurrence entre les vendeurs. « Nous avons préféré suspendre ce projet pour l’instant, parce que les vendeurs ne sont pas prêts à travailler ensemble », a-t-il déclaré.