Le consommateur est doublement incité à compléter son profil : d'une part cela lui rapporte directement des « Yes », d'autre part cela lui permet d'accéder à des promotions ciblées. Mais, à l'inverse d'autres systèmes de mutualisation d'audience, les fichiers de prospects qualifiés ne sont pas vendus aux e-commerçants. « Ces fichiers constituent nos actifs » justifie Thibaud Cainne. Et, contrairement à des programmes de fidélité mutualisée entre enseignes (S'miles...), le recours à YesIBank ne coûte rien directement.

Un outil promotionnel à la pérennité en question

Côté entreprises, il y a deux manières de disposer de Yes à offrir aux internautes, notamment pour les inciter à partager ou promouvoir des contenus d'une marque : soit en offrant des promotions uniques achetées en Yes par des consommateurs, soit en achetant directement des Yes auprès de YesIBank à raison de 0,4 euro/yes. Le cours en Yes de l'acquisition d'un coupon de réduction par un consommateur se négocie entre le e-commerçant et YesIBank selon des modalités qu'il a été difficile d'éclaircir.

Le financement de YesIBank repose donc sur les entreprises qui ne veulent pas ou ne peuvent pas faire de promotions pour le grand public : secteur du luxe, distribution exclusivement indirecte, etc. Or les sites de e-commerce grand public sont ceux qui bénéficient le plus du système mais ne le financent pas puisqu'ils en disposent gratuitement. Quant aux consommateurs, ils ne payent en aucun cas, sauf en temps passé. Ce modèle économique asymétrique reste à ce jour à éprouver.

Un modèle gagnant-gagnant

Pour leur part, les sites de e-commerce comme Brandalley bénéficient par ce système d'une mutualisation d'audience d'internautes actifs sur les médias sociaux. Et cette audience est « gratuite ». Malgré tout, l'opération a un coût : la fameuse promotion unique offerte aux consommateurs. Celle-ci se veut intéressante autant pour le e-commerçant que pour le consommateur. Thibaud Cainne explique le modèle : « prenons par exemple une promotion de cinq euros avec un coût d'acquisition d'un prospect de dix euros. Le coût total est donc pour le commerçant de quinze euros/prospect. Avec les Yes, nous demandons que le coupon de promotion soit de dix euros mais il n'y a pas de coût d'acquisition. Le coût total pour le e-commerçant n'est donc que de dix euros au lieu de quinze. La promotion pour le consommateur passe, elle, de cinq à dix euros. » L'opération ayant débutée en avril 2012 chez Brandalley, il est trop tôt pour en tirer un bilan.