C’est fait ! Broadcom a publié un communiqué de presse annonçant le rachat de VMware. L’opération est évaluée à 61 milliards de dollars. Selon les termes de l’accord approuvé par les conseils d’administration, les actionnaires de VMware se verront proposer un rachat de leur titre à hauteur de 142,50 dollars, soit 0,2520 action ordinaire de Broadcom pour chaque action VMware. Cette proposition représente une prime de 48% par rapport à la clôture du 22 mai (avant la diffusion des informations des négociations dans les médias). Pour financer cette opération, Broadcom a sollicité un emprunt auprès d’un poll bancaire à hauteur de 32 milliards de dollars.

Pour mémoire, Michael Dell est l’actionnaire majoritaire de VMware (40%) et le fonds d’investissement Silver Lake détient environ 10% des actions. Le patron Texan a donc donné sa bénédiction à cette opération en indiquant dans le communiqué, « avec Broadcom, VMware sera encore mieux positionné pour fournir des solutions valorisantes et innovantes à un nombre encore plus grand de grandes entreprises dans le monde. Il s'agit d'un moment décisif pour VMware qui offre à nos actionnaires et à nos salariés la possibilité de participer à une hausse significative ». Pour mémoire, Michael Dell avait racheté EMC, avec VMware et d'autres actifs, pour "seulement" 67 milliards de dollars en octobre 2015. La valeur de VMware a donc explosé en 7 ans, ou bien Broadcom fait une véritable folie en rachetant l'éditeur. 

Un portefeuille logiciel renforcé, des analystes perplexes

De son côté, Broadcom salue l’accord par la voix de son CEO, Hock Tan, « en s’appuyant sur notre expérience éprouvée en matière de fusions et acquisitions réussies, cette transaction associe nos activités de pointe dans le domaine des semi-conducteurs et des logiciels d'infrastructure à un pionnier et innovateur emblématique dans le domaine des logiciels d'entreprise ». Le groupe d’origine singapourienne étoffe ainsi son portefeuille dans le logiciel après le rachat de CA Technologies en 2018 pour 18,9 MD$ et l’activité entreprises de Symantec en 2019 pour 10,7 Md$. En juillet 2021, il voulait s’offrir SAS Institute, mais en vain.

Reste que l’intégration des deux structures sera regardée de près. Les analystes restent dubitatifs sur les synergies et sur l’éventuel frein à l’innovation. Même Pat Gelsinger, CEO d’Intel et ancien directeur général de VMware, s’interrogeait auprès de CNBC sur l’impact de ce rachat, « s’il s’agit d’un accord purement financier, alors ce n’est pas une bonne réponse. (…) S’il ne renforce pas l’innovation, je dis non, s’il permet un cycle dynamique d’innovation, pourquoi pas ». L’opération doit maintenant être approuvée par les régulateurs de la concurrence et Broadcom s’attend à la finaliser en 2023.