Comme on s’y attendait, Broadcom a retiré hier son OPA sur le fournisseur de composants californien Qualcomm à la suite de l’opposition manifestée sur ce rachat par les autorités américaines. En début de semaine, une ordonnance signée par le président américain Donald Trump interdisait en effet cette prise de contrôle en évoquant une « preuve crédible » qu’elle portait atteinte à la sécurité nationale des Etats-Unis. « Bien que nous soyons déçus de cette issue, nous nous conformerons à l’ordonnance », indique dans un communiqué le fabricant de semi-conducteurs basé à Singapour (Broadcom a été racheté par Avago Technologies en 2015). Il abandonne donc son offre d’acquisition et retire la liste de directeurs proposée pour la réunion annuelle des actionnaires de Qualcomm.

Broadcom ajoute qu’il maintient néanmoins le projet de relocalisation de son siège social et la réunion spéciale de ses actionnaires fixée le 23 mars prochain. En novembre dernier, Hock Tan, CEO de Broadcom, avait en effet promis de déplacer le siège social de son groupe de Singapour vers les Etats-Unis. Lorsque la CFIUS, la Commission sur les investissements étrangers aux Etats-Unis, s’était inquiétée de voir Qualcomm racheté par Broadcom, le groupe de Singapour avait également adressé une lettre aux législateurs pour s’engager à ne pas ralentir la R&D dans les technologies 5G si l’acquisition du groupe californien se réalisait. Qualcomm occupe une position de leader sur le développement de la 5G et parmi les risques pour la sécurité nationale identifiés par la CFIUS figurait notamment l’affaiblissement potentiel de son leadership technologique vis-à-vis des concurrents chinois, ainsi que le détaille un document du Département du Trésor des Etats-Unis daté du 5 mars 2018.