Si l'Europe est capable d'attirer les meilleurs footballeurs de la planète, et de les retenir, pourquoi ne pourrait-elle pas faire de même avec les chercheurs ? C'est, en substance, ce qu'a déclaré le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, pour appuyer sa proposition visant à créer un Institut européen de la technologie (EIT). Une sorte de calque du célèbrissime Massachusset Institut of Technology, censé fonctionner en s'appuyant sur un réseau de communautés scientifiques, laboratoires, écoles, centres de recherche, articulé autour d'un comité directeur et prenant appui sur les universités. Selon le projet présenté par la Commission, l'EIT pourrait voir le jour en 2010. Il devrait contribuer à dynamiser les investissements jusqu'alors poussifs en matière de recherche - l'Europe consacre moins de 2 % de son PIB à la R&D, contre 2,6 % aux Etats-Unis -, et à harmoniser la recherche, quelque peu fragmentée, dans les Etats membres. Plusieurs secteurs de recherche ont déjà été évoqués, comme l'environnement, les nanotechnologies ou l'énergie. Reste que plusieurs questions semblent en suspens. En premier lieu celle du financement. Prévu pour fonctionner à partir d'un mélange de fonds publics et privés, l'IET devra convaincre les Etats membres d'allonger une participation. José Manuel Barroso attend avec impatience le conseil européen du 23 mars prochain : ce sera l'occasion de "tester leur volonté", a indiqué le président de l'exécutif européen. Autre obstacle, celui du choix du lieu qui accueillera le "MIT européen". Trois pays se seraient d'ores et déjà portés candidats : la Pologne, l'Autriche et la France.