Toujours vivantes, toujours debout ? Pendant des années, la présence des start-ups françaises au CES - souvenez-vous la « Start-up Nation » chère au président de la République Emmanuel Macron - avait été portée aux nues par une galaxie d'organismes. De la French Tech en passant par Business France, elles ont représenté ce qu'il se faisait alors de mieux en matière d'innovation technologique sur tout le territoire. Attirées par les sirènes d'un CES clinquant et pailleté - souvent davantage pour de la représentation que pour signer de réels contrats - les start-ups ont manifestement délaissé l'un des plus grands rendez-vous web et tech du monde.

Cette année 2021 est bien sûr très spéciale. Alors que les campagnes de vaccination ont commencé un peu partout dans le monde, la pandémie du Covid-19 est encore très présente. Trop pour assurer la tenue en physique d'événements aussi pharaoniques que le CES qui a du coup adopté un très actuel mode 100% digital. Pour cette édition (11-14 janvier 2021), les vaches maigres sont au rendez-vous en termes de présence puisque l'on dénombre à peine 1 500 stands virtuels contre 4 500 habituellement. Une baisse de fréquentation qui touche toutes les représentations, y compris la France dont le nombre de start-ups accessibles au travers des allées digitales du salon a drastiquement baissé.

Une fréquentation en chute libre

Alors qu'en 2019 la France était devenue la deuxième délégation étrangère juste après la Chine par le nombre de jeunes pousses présentes sur ce grand raout, avec un record de 380 représentants, la fête a été moins folle en 2020. Pour la dernière édition de l'ère pré-Covid-19, le nombre de start-ups hexagonales avait en effet déjà diminué à près de 200. Le mot d'ordre des organisateurs de la délégation tricolore a-t-il été de privilégier la qualité à la quantité ? Officiellement non, mais force est de constater que l'idée derrière cette restriction de venues était de privilégier plus le business au détriment des paillettes.

Si la quantité a baissé, on trouve néanmoins parmi les jeunes pousses présentes au CES 2021 de belles réussites et/ou dignes d'intérêt. Business France en met volontiers 16 en avant dans son dernier book de synthèse, dans des domaines variés allant des smart city et de la 5G, à la robotique et à l'IA en passant par la cybersécurité. La rédaction du Monde Informatique vous propose un zoom sur une sélection de jeunes pousses faisant - ou pas - partie de ce palmarès.

10 start-ups du CES 2021 à suivre

Parmi les start-ups faisant partie de la délégation de Business France, on trouve VistaKlub et sa solution Immersive Analytics, une plateforme collaborative et analytique temps réel de données interrogeables via la reconnaissance vocale ou gestuelle. All-Priv (soutenu par la région Occitanie) et son dispositif LPS (Laptop Personnal Server) de sécurisation des connexions nomades sur réseaux WiFi et LAN, Bodyguard pour modérer les propos haineux et protéger du cyberharcèlement ou encore eRTOSgener qui optimise le développement de logiciels embarqués en permettant d'accélérer et de sécuriser la collecte, le traitement et la transmission des données.

D'autres jeunes pousses françaises méritent également que l'on s'intéresse à elles : Whispeak et son moteur de reconnaissance du locuteur utilisant la signature vocale à des fins d'authentification, Kipsum et sa solution d'optimisation énergétique des bâtiments, de l'éclairage public et des véhicules. Mais aussi Weviz (soutenu par la région Nouvelle-Aquitaine) et sa technologie VR de vérification d'installations pour le secteur industriel et de la fabrication, Cartesiam (soutenu par la région Sud) pour implémenter dans des objets connectés des algorithmes IA répondant au besoin en maintenance prédictive, fraude, détection et sécurité, BeFC (soutenu par la région Rhône-Alpes) dont la technologie permet de générer de l'électricité à partir de papiers et d'enzymes. Ainsi que Med.iCan (soutenue par French Tech Polynésie), un container médicalisé isolé intégrant un système de télécommunications et médical pouvant être implanté rapidement sur des lieux dépourvus de prise en charge médicale.