L'IT durable, ou "Green IT", a récemment fait l'objet d'une plus grande sensibilisation en France. De nombreuses entreprises annoncent des "plans de neutralité carbone" qui impactent l'ensemble de leurs activités et, par extension, les équipes IT. Celles-ci subissent une forte pression portant notamment sur la consommation d'énergie des datacenters et des équipements informatiques - serveurs, réseaux et stockage - et sur la mise au rebut du matériel informatique qui contribue à créer des déchets supplémentaires.

Selon un rapport de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie), si rien ne change, d'ici 2030, les datacenters pourraient représenter 13% de la consommation électrique mondiale, équivalant à 1130 réacteurs nucléaires. Si on ajoute les équipements technologiques grand public comme les smartphones, les ordinateurs et les tablettes, la part atteint 51% de l'électricité mondiale, et l'équivalent de 4400 réacteurs nucléaires.

Que ce soit dans le cadre de leur plan de neutralité carbone ou non, les entreprises ont tout à gagner à choisir des solutions durables, comme un système de stockage compact avec une empreinte au sol moindre, ou des équipements moins voraces en énergie. Certaines constatent des réductions du coût de l'énergie allant jusqu'à 15% de leur facture habituelle pour l'ensemble du datacenter, grâce au simple remplacement de leur équipement de stockage. Car les datacenters sont de véritables gouffres énergétiques pour l'alimentation de leurs serveurs et de la climatisation nécessaire à leur fonctionnement, certains entrepôts atteignant même le niveau de consommation moyenne d'une ville de 75 000 habitants. Les mesures de confinement actuellement en vigueur dans la plupart des pays n’améliorent pas cette tendance, avec des pics de demande inédits liés en grande partie à l’utilisation des outils collaboratifs pour assurer le télétravail des salariés mais aussi la consommation récréative d’internet pour combler les journées. Les fournisseurs de datacenter témoignent d’une hausse de consommation électrique et d’une montée en charge des connexions.

La clef reste l'évolutivité

Pour être durables et écoresponsables, les équipements technologiques doivent être évolutifs, s'adapter à l'évolution des besoins de volume, de capacité de traitement et de modernization technologique. Les technologies flash et QLC (Quad Level Cell) ont permis aux fournisseurs d'augmenter par 150 la capacité de stockage pour un même espace et donc une même empreinte, réduisant la consommation électrique par 100.

Le second défi est de s'éloigner du modèle traditionnel d'amortissement sur cinq ans des solutions avant de les jeter pour en racheter de nouvelles, et opter pour des systèmes qui intègrent les évolutions technologiques en conservant le même matériel. Car si certains éléments électroniques, comme les CPU, arrivent à obsolescence très vite et doivent être changés en moyenne tous les 36 mois, il n'en est pas de même pour d'autres éléments comme les châssis métalliques, les alimentations électriques, les câbles ou les bus internes.

Ainsi, une solution qui réussit à intégrer les évolutions technologiques au fur et à mesure de leur apparition, sans avoir à changer le matériel, adopte une dynamique progressiste en opposition radicale avec l'ancien modèle de consommation qui, en plus de n'être ni éco-responsable ni durable, est inadapté au rythme effréné du monde actuel, dans lequel il est quasiment impossible pour les services IT d'établir une estimation fiable de leurs besoins de stockage et de capacité de calcul au-delà des 6 prochains mois.

Grâce à l'innovation constante déployée par les entreprises technologiques, les solutions deviennent maintenant à la fois rentables et durables, permettant à un nombre croissant d'entreprises de satisfaire les exigences de leurs plans de neutralité carbone.

Chronique de Gabriel Ferreira, directeur technique de Pure Storage France