La semaine dernière, Cisco a corrigé plusieurs vulnérabilités affectant divers modèles de commutateurs pour petites entreprises qui peuvent permettre la prise de contrôle total des appareils à distance par des attaquants. Les failles sont toutes situées dans l'interface de gestion web des appareils et peuvent être exploitées sans authentification. Même si l'équipementier n’a fourni aucune information sur les composants spécifiques de l'interface web dans lesquels se trouvent les failles, l’avis indique que les vulnérabilités ne sont pas dépendantes les unes des autres et peuvent être exploitées de manière indépendante. Étant donné que les failles peuvent être exploitées sans authentification, on peut en déduire qu'elles se trouvent probablement dans des fonctionnalités qui ne nécessitent pas d'authentification ou pour lesquelles le mécanisme d'authentification peut être contourné.

La première hypothèse semble la plus probable, car aucune des failles n'est décrite comme un contournement de l'authentification. Si pour l’instant Cisco n’a constaté aucune exploitation malveillante de ces failles, l'entreprise a fait remarquer qu'un code d'exploitation de preuve de concept était déjà disponible publiquement pour ces vulnérabilités. Les attaquants doivent avoir accès à l'interface de gestion web, ce qui est possible, soit directement, si l'interface de gestion est exposée à Internet, soit indirectement, après l’intrusion dans un réseau interne utilisant un commutateur vulnérable.

Compromission complète, déni de service et fuite de données

Quatre des failles sont décrites comme des débordements de mémoire tampon et peuvent être exploitées pour exécuter un code arbitraire avec des privilèges d'administrateur (root). Il en résulte généralement une compromission complète de l'appareil. Ces quatre failles sont répertoriées sous les références CVE-2023-20159, CVE-2023-20160, CVE-2023-20161 et CVE-2023-20189. Toutes ont un score de 9,8 sur 10 sur l'échelle de gravité Common Vulnerability Scoring System (CVSS). Quatre autres failles sont également décrites comme des conditions de débordement de la mémoire tampon, mais elles ne peuvent conduire qu'à un déni de service contre les appareils vulnérables lors du traitement de requêtes malveillantes.

Ces failles sont répertoriées sous les références CVE-2023-20156, CVE-2023-20024, CVE-2023-20157 et CVE-2023-20158 et ont un score de 8,6 sur l'échelle de gravité CVSS. La dernière faille est décrite comme une erreur de lecture de configuration et peut permettre à des attaquants de lire des informations non autorisées à partir d'un appareil affecté sans authentification. Cette faille, répertoriée sous la référence CVE-2023-20162, a un score de gravité de 7.5 (élevé).

Mettre à jour vers le dernier firmware

Les vulnérabilités affectent la version 2.5.9.15 et les versions antérieures du firmware de Cisco pour les commutateurs Smart Switches de la série 250, les Managed Switches de la série 350, les Stackable Managed Switches de la série 350X et les Stackable Managed Switches de la série 550X, ainsi que la version 3.3.0.15 et les versions antérieures du firmware des Smart Switches de la série Business 250 et des Smart Switches de la série Business 350. L'équipementier a livré les versions 2.5.9.16 et 3.3.0.16 du firmware, respectivement.

Les Smart Switches de la série Small Business 200, les Managed Switches de la série Small Business 300 et les Stackable Managed Switches de la série Small Business 500 sont également concernés, mais ils ne recevront pas de mise à jour de leur firmware car ils sont arrivés en fin de vie. Cisco indique par ailleurs que toutes les versions de firmwares concernées ne sont pas affectées par toutes les vulnérabilités, ce qui laisse penser que certaines failles pourraient être spécifiques à une version. Néanmoins, les clients devraient mettre à jour vers la dernière version du firmware dès que possible, car il n'y a pas de solution de contournement connue et les attaquants ont déjà ciblé des appareils Cisco par le passé.