Cisco et EMC (avec sa filiale VMware) annoncent un partenariat autour du développement et de la vente de packages d'infrastructure pour le cloud computing. Celui-ci prend d'une part la forme d'une alliance appelée Virtual Computing Environment pour développer les nouveaux produits, d'autre part d'une filiale commune aux trois entreprises, du nom d'Acadia, pour la formation et l'accompagnement des clients et partenaires pour l'installation et l'utilisation des produits. Cisco et EMC, actionnaires majoritaires de cette dernière structure, seront accompagnés de VMware et Intel, actionnaires minoritaires. Les quatre entreprises doteront bientôt Acadia d'un CEO indépendant et d'environ 130 employés pour commencer. Cette structure va devoir accélérer les ventes et le déploiement des produits, puis d'en superviser la mise en production avant de transférer les projets aux clients ou aux partenaires. Le montant de l'investissement de chacun des partenaires dans Acadia n'a pas été dévoilé. Selon le cabinet McKinsey, le marché ciblé représenterait plus de 350 Md$ par an. Et pour Cisco, EMC et Intel, les dépenses en technologies de virtualisation pour le datacenter ou de cloud privé devraient représenter près de 85 Md$ dès 2015. Trois déclinaisons pour gérer entre 300 et 6000 machines virtuelles Les produits qui seront développés dans le cadre de cette alliance, les infrastructures Vblock Infrastructure, regrouperont dans des packages pré-intégrés, testés et validés, les offres de virtualisation, de gestion du réseau, d'infrastructure serveurs, de stockage, de sécurité et d'administration de systèmes des trois fournisseurs. Pour le haut de gamme, Vblock 2 saura gérer entre 3 000 et 6 000 machines virtuelles pour les grands comptes et les fournisseurs de service, avec l'UCS (Unified Computing System), le switch logiciel Nexus 1000v et les switches de SAN MDS de Cisco, le système de stockage Symmetrix V-Max d'EMC et la plateforme de virtualisation vSphere de VMware. Vblock 1, lui, s'adressera aux configurations moyennes de 800 à 3 000 machines virtuelles, avec une configuration produits semblables à celle de Vblock2 à ceci près que les systèmes de stockage milieu de gamme CLARiiON d'EMC remplacent son Symmetrix V-Max. Enfin, en entrée de gamme (300 à 800 machines virtuelles), Vblock 0 offira l'UCS et le Nexus 1000v de Cicso, l'Unified Storage d'EMC et l'environnement vSphere de VMware. Il s'adresse aux PME, au petits datacenters, au test et au développement pour les clients et les partenaires. D'autres Vblock devraient venir compléter cette liste pour répondre par exemple à certains besoins métiers. Toutes les déclinaisons de Vblock seront administrées par le gestionnaire d'infrastructure unifiée Ionix d'EMC et sécurisées par les produits RSA security d'EMC. Les Vblock seront compatibles avec le standard de sécurité de gestion de l'information ISO 27001. Un dispositif commun de partenaires intégrateurs, SSII et distributeurs Les packages devraient tous être disponibles ce trimestre chez les intégrateurs systèmes et chez les distributeurs des trois acteurs. Par ailleurs, les composants de chaque package peuvent évidemment être achetés directement chez EMC, Cisco et VMware ou dans leurs réseaux de partenaires respectifs. EMC, Cisco et VMware ont aussi investi dans un service avant-vente dédié, des services professionnels et un point d'entrée unique pour le support, constitués de personnel issu des trois entreprises. Acadia devrait commencer à installer les offres chez les clients au premier trimestre 2010. L'alliance Virtual Computing Environment compte déjà six partenaires intégrateurs : Accenture, Capgemini, CSC, Lockheed Martin, Tata Consulting Services et Wipro. Les partenaires service sont Savvis, Orange, SunGard et Terremark. Enfin, le réseau de distribution compte Bell Canada, CDW, Presidio, World Wide Technology, Dimension Data et Verizon Services, parmi d'autres. Certains analystes pensent que cette collaboration pourrait perturber les relations de chacune de ces trois entreprises avec les plus grands fournisseurs de datacenter. VMware travaille par exemple déjà avec IBM, HP, Dell, CA, NetApp et Sun. Le CEO de VMware, Paul Maritz, a minimisé cet impact : "Nous restons fidèles à nos engagements et nous ne nions la technologie de personne."