( Source EuroTMT ) Est-ce le sentiment d'en avoir déjà beaucoup fait contre les trois opérateurs mobiles hexagonaux possédant leur réseau et qu'il n'était pas nécessaire d'en rajouter ? Toujours est-il que l'Arcep s'est contenté d'adresser une simple mise en garde aux deux opérateurs, Orange et SFR, qui ne respectaient pas leurs engagements de couverture 3G. Pour une autorité qui avait promis durant tout l'automne qu'elle ne fuirait pas ses responsabilités, cette simple mise en demeure décrédibilise l'action de l'Arcep. Car ce n'est pas la première fois que les deux opérateurs ne respectent pas leurs engagements. A l'origine du problème : le mode de sélection mis en place pour délivrer les licences 3G. Petit retour en arrière : pour se conformer à la décision européenne d'attribuer les licences UMTS avant le 1er janvier 2002, l'ART (l'ancêtre de l'Arcep) et le gouvernement avaient choisi la procédure de la sélection sur critères plutôt qu'une mise aux enchères, beaucoup plus rentable pour les finances publiques mais très coûteuse pour les trois opérateurs mobiles (qui ont la particularité d'être tous français, ce que ne manquent pas de souligner les concurrents européens qui n'ont jamais pu entrer sur le marché mobile tricolore). Un manque flagrant d'investissements S'ils n'ont été à l'époque que deux candidats à déposer un dossier, France Telecom et SFR, persuadés, comme tous les opérateurs mobiles européens, que l'UMTS serait encore plus rentable que le GSM, avaient surenchéri alors sur les critères d'attribution, notamment en matière de taux de couverture. SFR promettait ainsi de couvrir 75 % de la population deux ans après avoir obtenu la licence, puis 98,9 % après cinq ans et enfin 99,3 % au bout de huit ans. De son côté, France Télécom s'engageait sur un taux de couverture de 54 % deux ans après l'obtention de la licence, 94 % cinq ans plus tard, et 98 % huit ans plus tard. Les licences ayant été délivrées le 31 mai 2001, la première vérification que les engagements étaient bien tenus est donc intervenue à la mi 2003. Mais voilà, entre temps, la bulle boursière a explosé, et les finances des deux opérateurs sont exsangues. Comme, les équipements sont aussi en retard, SFR et Orange sont dans les choux. A l'époque, l'ART entérine la proposition des deux opérateurs de décaler de 28 mois les étapes du calendrier sans, toutefois, changer la dernière : France Télécom et SFR promettent d'atteindre respectivement 98 % et 99,3 % en août 2009. Or, à cette date-là, l'opérateur historique n'avait couvert que 83,7 % de la population, et SFR 74 % (ce qui signifie incidemment que la filiale de Vivendi a quasiment arrêté d'investir depuis deux ans). Et une nouvelle fois, l'autorité se contente d'entériner le nouvel échéancier proposé par les deux opérateurs. Pas de quoi répondre aux besoins des collectivités locales qui s'étaient inquiétées des problèmes de couverture durant tout le processus d'attribution de la quatrième licence 3G.