Secteur bancaire, compta-finances des entreprises, mobilité, gestion et transfert des connaissances, figurent entre autres créneaux demandeurs de compétences informatiques, dès 2006 et pour plusieurs années. Selon les analystes de Forrester Research, l'heure du renouvellement des grandes applications bancaires a sonné. A la clef, une dépense annoncée de 50 milliards d'euros durant les cinq prochaines années (2006-2010) pour la mise à jour des logiciels et services, et, pour les fournisseurs, éditeurs de plateformes et autres prestataires de services, des revenus supplémentaires se chiffrant à près de 10 milliards d'euros sur cette période. Selon l'étude de Forrester, 43% des banques européennes ont dores et déjà amorcé la refonte de leur parc applicatif et 23% ont prévu de le faire. Au programme, au delà de la mise à niveau des infrastructures, la dématérialisation, la gestion (multicanal) de la relation client, et toujours le renforcement des dispositifs de sécurité. Selon IDC (étude 2004), en France, le budget informatique du secteur bancaire représente, à lui seul, le huitième (12,5%) de la dépense informatique totale du pays. Autre fonction en quête de renfort, la compta-finances des entreprises, tous secteurs confondus. Selon une étude du cabinet Mintel International Ltd pour le compte de l'éditeur de progiciels de gestion Coda au sujet de l'impact des nouvelles réglementations sur la fonction comptable, l'importance prise par le reporting résulte en une augmentation de la charge de travail face à laquelle les intéressés -en large majorité- considèrent que les investissements (en assistance par la technologie, par l'automatisation notamment, et en formation) ont été jusque là insuffisants. Menée à l'automne dernier auprès de 132 entreprises (GB, France, Suède, Pays-Bas, USA), l'étude montre notamment que 80% des départements financiers estiment passer beaucoup plus de temps au contrôle et au risque depuis trois ans. Les entreprises françaises seraient, avec les américaines, les plus demandeuses de technologie dans ce domaine. Selon Pierre André Lecointe, directeur général de Coda France, "face à leurs comptables qui doivent faire face aux exigences de conformité... les entreprises ne semblent pas décidées à investir plus, en technologies et en renfort de personnel... ce qui pourrait encourager certains professionnels à s'orienter vers d'autres fonctions. Seulement 20% des personnes interrogées en France estiment que le reporting des indicateurs non financiers devrait rester sous la responsabilité du département compta-finance. Externalisation et technologie aidant ? Avec la sécurité, la mobilité reste, tant sur le marché des entreprises que pour le grand public, un des thèmes porteurs récurrents pour les informaticiens et spécialistes réseaux et télécom... et marketing. Ce constat est repris par une étude de l'intégrateur LogicaCMG sous un angle marketing pur et dur, partant du fait que la consommation des femmes en téléphonie mobile, en termes de contenus et de services, devrait tripler dans la décennie à venir (recherche menée à l'été 2005 sur le marché mondial des téléchargements de contenus pour téléphones mobiles). Ce qui, selon LogicaCMG et l'association Women in Mobile Data (WiMD), donne aux opérateurs et autres fournisseurs de contenus, une des clés capitales de la croissance de leurs revenus... à condition de fourbir une offre adaptée à une demande féminine qui, selon l'étude en question, "semble plutôt privilégier la maîtrise de leurs dépenses". Dans le droit fil de la mobilité, l'engouement récent des médias grand public pour les perspectives ouvertes par Galileo, système européen de navigation assistée par satellites, ne doit pas faire oublier qu'en amont de ce lancement, ce programme a déjà suscité une vague de création d'activités. En témoigne notamment le concours "Galileo Masters" qui, au printemps 2005, a sélectionné 88 projets (parmi les 220 reçus, venant de toute l'Europe), avec pour lauréat, en France, la société www.vulog.com (logiciels et services pour la mobilité urbaine). Sachant enfin, que près de 80% des DRH et directeurs financiers n'ont pris jusque là aucune mesure préventive pour faire face à une éventuelle pénurie de compétences (reprise économique, papy-boom, etc), selon une étude du cabinet Robert Half Management Resources, une des priorités à venir pourrait porter sur les dispositifs de transfert de compétences et de connaissance. Une prospective à rapprocher de la relative progression du KM (knowledge management) opérationnel qui, de pair avec le développement du travail collaboratif, n'en est encore qu'à ses prémices. Selon le point annuel fait par la société Knowings (étude publiée en octobre 2005), la pratique du KM reste essentiellement cantonnée à la conception R&D et à la gestion de projets (capitalisation du savoir, partage des bonnes pratiques). Et seuls 16% des entreprises disposent d'un véritable portail collaboratif.