Le Flexible Data Center de HP consiste en quatre halls de datacenters construits autour d'un bâtiment d'administration au coeur de l'installation. Construits en morceaux de plaques métalliques, il est alors possible d'ajouter chacun de ces centres de calcul, d'environ 1800 m², selon les besoins de l'entreprise. Cette structure est bien différente des constructions habituelles en briques et en béton qui prennent en général plus d'un an à être opérationnelles. HP, avec ce modèle, pense pouvoir réduire les coûts par deux et disposer d'un datacenter fonctionnel en quatre à six mois.


Une flexibilité de type Lego

« Nous en sommes arrivés à un concept de type Lego, une approche industrielle du design des datacenters » précise Kfir Godrich, directeur de la technologie chez HP. Il ajoute qu'ils sont par ailleurs peu gourmands en énergie. L'idée est venue à l'entreprise à la suite d'un dialogue avec ses clients les plus importants. Nombre d'entre eux disposent de centres de calcul ayant une faible capacité, mais n'ont pas forcément les moyens de les étendre ou d'en construire d'autres. Et c'est spécialement le cas lorsqu'il s'agit de déterminer les besoins en la matière sur une décennie ou plus. Une structure préfabriquée pourrait donc contribuer à résoudre le problème, offrant la possibilité aux sociétés de commencer avec de petits espaces et d'ajouter des modules complémentaires suivant leur demande en capacité de calcul, estime Michael Qualley, vice président chez Forsythe Solutions Groupp.



Ils ne seront cependant pas adaptés à tous les besoins, mais correspondent relativement bien à une demande croissante de construction d'environnements hautement virtualisés, comme pour des fermes de serveurs x86, utilisées par des pourvoyeurs de services cloud tels qu'Amazon Web Services, ou des clouds privés. HP a aussi cité des fournisseurs de recherche, des entreprises en colocation de datacenters et des firmes de services financiers comme clients potentiels. La société n'a pour autant pas donné de noms. Elle affirme par ailleurs ne pas adhérer au système de notation de l'Uptime Institute, utilisé par les entreprises pour juger si l'installation est conçue avec une redondance et une fiabilité suffisante à leurs besoins. « Avec le cloud d'entreprise, nous pensons que la majorité des applications ne seront ni largement distribuées ni véritablement critiques » indique Kfir Godrich.



D'autres solutions de flexibilité

HP n'est pas le premier à proposer un tel produit. L'opérateur anglais Colt a annoncé ce mois-ci la mise sur le marché de datacenters préfabriqués, assemblés sur site et extensibles selon la demande. Ceux-ci forment une alternative aux containers de type Pod chez HP ou chez APC dans lequel on peut entasser l'équipement IT, et qui offrent la possibilité d'élargir la capacité des datacenters rapidement. I/O va d'ailleurs prochainement mettre en place des centres de calcul autonomes par container, qui ne nécessiteront pas d'alimentation externe. 

Kfir Godrich explique que le Flexible Data Center a un PUE (Power Usage Effectiveness) de 1,2, qui symbolise la quantité d'énergie effectivement allouée à l'équipement IT sur la totalité transmise au datacenter. Toute note en dessous de 1,5 est considérée comme hautement efficace, alors que la plupart des dispositifs de calcul ont en moyenne une note de 2.

Le chiffre d'HP est obtenu via quelques innovation en matière d'alimentation et de refroidissement. Contrairement aux installations traditionnelles, il n'y a en effet pas de sol surélevé en béton pour faire circuler l'air ni d'unité réfrigérante, qui est normalement une part importante de l'infrastructure de refroidissement. Au lieu de ça, l'entreprise inclut des systèmes par évaporation, et un dispositif de traitement de l'air de chez KyotoCooling.
Dans un effort pour réduire les coûts de construction, les arrivées électriques et de refroidissement sont directement connectées à la section de datacenter ajoutée, évitant l'installation de câbles et de tuyauterie. Chacune de ces sections peut supporter 800 kilowatts d'équipement serveurs, et les structures ont une durée de vie de quinze ans, à l'instar des centres de calcul traditionnels. « Ceci n'est pas une solution temporaire » conclue Kfir Godrich.

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