Selon des documents publiés hier par le site Buzzfeed, dont l’origine n’a pas encore été validée, le président élu des États-Unis, Donald Trump, et des membres de son équipe de campagne auraient été informés du piratage des courriels du Comité national démocrate (DNC) et auraient encouragé leur publication. Un certain « E. », la source anonyme des mémos présentée par Buzzfeed comme un proche associé d’origine russe de Donald Trump, aurait déclaré que le gouvernement russe était bien à l’origine de la fuite des messages électroniques dérobés au Comité national démocrate et livrés ensuite au site WikiLeaks. La source aurait même déclaré que l'équipe du futur président aurait accepté en échange de « ne pas évoquer la question de l’intervention russe en Ukraine pendant la campagne », et de mettre en avant d’autres sujets pour détourner l'attention.

L’an dernier, en pleine campagne électorale, WikiLeaks avait publié des courriels embarrassants du DNC dans lesquels il apparaissait que le Comité avait favorisé la nomination de Hillary Clinton à la tête du Parti démocrate pour écarter son rival, le sénateur Bernie Sanders. Le site Web avait également publié des courriels de John Podesta, le président de campagne de Hillary Clinton. Selon l’associé russe du Président élu, cité dans un des mémos, Donald Trump espérait retourner les partisans de Bernie Sanders et obtenir leur soutien. Selon un mémo, « l’utilisation de WikiLeaks rendait « l’information plausible ». L'opération a été menée en toute connaissance de cause, avec le soutien de Donald Trump et des membres de son équipe de campagne ». WikiLeaks a déclaré qu'il ne collaborait jamais avec des gouvernements, mais il a émis l’hypothèse que le gouvernement russe avait peut-être utilisé un intermédiaire.

Un président élu sous la coupe des Russes 

Quoi qu’il en soit, le mémo ne pourra pas servir de preuve irréfutable pour confirmer la participation présumée de Donald Trump dans la fuite des courriels de la DNC. Buzzfeed précise que ces notes font partie d’un dossier « non vérifié » et « potentiellement non vérifiable ». Selon le site d’information, ce dossier est explosif, car il sous-entend que depuis des années le président élu a été « travaillé » par les Russes de différentes façons. Les informations contenues dans ces documents circulent depuis un certain temps. Selon CNN, un résumé de deux pages, basé sur des notes écrites par un ancien agent du renseignement britannique, a été remis la semaine dernière au président Barack Obama et à Donald Trump par quatre patrons du renseignement américain. Ces mémos seraient le résultat d’une recherche commandée par des opposants à Donald Trump, provenant aussi bien du Parti républicain que du Parti démocrate.

Mardi dernier, Kellyanne Conway, une directrice de campagne de Donald Trump, a déclaré au cours de l’émission « Late Night with Seth Meyers » que le président élu n’avait pas évoqué ce sujet avec les chefs du renseignement. Tard dans la soirée de mardi, Donald Trump a tweeté, en faisant référence à la fuite de ce document : « Fausse information - une vraie chasse aux sorcières politique ! » L'administration Obama a, quant à elle, clairement accusé la Russie d’ingérence dans les élections présidentielles américaines et a pris des sanctions. En octobre dernier, dans un communiqué conjoint, le Département de la sécurité intérieure et le Bureau du directeur du renseignement national avaient déclaré qu’ils étaient convaincus que le gouvernement russe était directement impliqué dans le piratage de courriels de personnalités, d'institutions et d’organisations politiques. Américaines.