Encore une levée de bouclier de la part des salariés de Google contre leur employeur. Mais cette fois-ci, ils et elles ont une alliée de poids. Dans une lettre ouverte, publiée sur Medium et signée par plus de 1 100 personnes, Ruth Porat, la directrice financière de la firme de Mountain View, appelle Google à « s’engager et publier un plan climat à l’échelle de l’entreprise ». Ce plan réside en quatre points, listés par la CFO : plus d’émissions de CO2 d’ici 2030, plus de signature de contrats aidant ou accélérant l’extraction de combustibles fossiles, plus de financement de think tanks, lobbyistes ou politiciens climato-sceptiques et plus de collaboration avec des organismes impliqués dans l’incarcération, la surveillance, le déplacement ou l’oppression de réfugiés ou d’autres communautés.

Les compagnies pétrolières sont ainsi principalement visées dans cet appel de certains salariés de Google. Depuis deux ans, le groupe a communiqué sur quelques contrats avec les plus grosses entreprises du secteur, dont Total, Schlumberger, Chevron. Même le plus gros groupe pétrolier au monde, Aramco, a indiqué travailler avec le géant de Montain View, sans pour autant que ce dernier ne le confirme jamais. Google refuse également de commenter cette missive, pointant un article de Ruth Porat de septembre dernier qui écrivait qu’« au fur et à mesure que nos activités continuent de croître, nous avons élargi la portée de nos efforts pour avoir un impact positif sur l’environnement et faire une utilisation plus intelligente et plus efficace des ressources de la Terre. »

Le mouvement ne semble pas interne à Google cependant. Le même genre de lettres ouvertes a été diffusé dans d’autres grands groupes de la tech, dont Microsoft et Amazon. Celle des employés de Jeff Bezos avait récolté près de 8 700 signatures en avril dernier. La pétition avait cependant fait chou blanc puisque les actionnaires ont voter contre des mesures destinées à limiter l’impact environnemental de l’entreprise en mai denier… Les employés de Google seront-ils davantage entendus ? Ce n’est pas impossible puisqu’ils et elles ont déjà obtenu gain de cause sur le projet Maven en juin. Ce programme du Pentagone devait donner accès à ce dernier au framework d’apprentissage automatique TensorFlow de Google pour analyser des images de drones militaires. La lettre ouverte de l’époque avait reçu 3 100 signatures.