Si la fin de l'année 2024 a été marquée par une levée de fonds record pour Databricks (10 Md$), le début 2025 est placé sous le signe de la croissance externe. En effet, le spécialiste en data store a mis la main sur BladeBridge. Le montant du rachat de cet éditeur new-yorkais fondé en 2006 n'a pas été précisé. Avec cette acquisition, Databricks veut aider les entreprises à passer d'entrepôts de données concurrents (tels que Teradata, Snowflake, Amazon Redshift et Microsoft SQL Server), à son data warehouse construit à partir de Databricks SQL. Rappelons que ce dernier, qui prend en charge les formats ouverts et le standard ANSI SQL, est un ensemble de services apportant des capacités d'entreposage de données et d'analytique aux data lake.
Dans la transaction, BladeBridge apporte des informations sur l'étendue de la migration, un transcompilateur de code configurable, une conversion alimentée par LLM et une validation facile des systèmes migrés. Dans un communiqué, Ali Ghodsi, co-fondateur et CEO de Databricks explique « alors que de plus en plus d'entreprises choisissent Databricks comme base d'une architecture de données ouverte et flexible, nous voulons faciliter plus que jamais le passage des entrepôts de données hérités à la Data Intelligence Platform ». Il ajoute « en joignant nos forces à celles de l'équipe BladeBridge, nous pouvons aider chaque entreprise à accélérer son passage à Databricks en réduisant considérablement les coûts et les efforts de migration. »
Les raisons du rachat
BladeBridge comprend quatre produits principaux : Analyzer (interrogation des plates-formes de données pour révéler les complexités de leur déploiement), Converter (plateforme de conversion de code conçue pour remanier par lots le code depuis/vers diverses plateformes de données), Data Recon (associer et synchroniser des données existantes à des données futures) et Studio (gestion des données exécutées dans des environnements de données distribuées). La société s'attend à ce que les entreprises économisent « des mois de travail en construisant automatiquement un résumé de tous les actifs d'extraction, de transformation, de chargement (ETL) et de base de données en quelques heures seulement. ». Son outil Analyzer fournit un rapport complet sur l'étendue et la complexité de la migration, tout en effectuant automatiquement des tests de requête entre la base de données concurrente et Databricks SQL afin d'identifier les divergences et d'y remédier rapidement. Après avoir effectué une analyse, le convertisseur commence à modifier l'entrepôt de données concurrent pour être compatible avec Databricks SQL en utilisant une approche axée sur la configuration qui devrait tenir compte des différences entre l'architecture existante et Databricks SQL.
Converter de BladeBridge est une plateforme de conversion de code conçue pour remanier par lots le code depuis/vers diverses plateformes de données. (crédit : BladeBridge)
Des gains de productivité développeurs pour Thomas International
« L'approche garantit que les clients conservent la pleine propriété des modèles de conversion, de sorte que les configurations peuvent toujours être mises à jour si des exigences apparaissent à des stades ultérieurs de la migration », ont expliqué les deux sociétés. Elles ajoutent que les conversions pilotées par l'IA de BladeBridge tiennent compte de tous les codes ETL, SQL, etc. hérités. Pour accélérer le processus de conversion à l'aide d'instructions de configuration, BladeBridge utilise un processus itératif, ont indiqué les entreprises. « Lorsque les tests unitaires échouent pour un composant, les fichiers de configuration sont simplement adaptés pour résoudre les erreurs », expliquent-elles.
Avec BladeBridge, Databricks souhaite augmenter ses revenus en apportant à ses clients un coût et un risque limités dans le processus de migration de leurs entrepôts de données existants vers sa propre plateforme propriétaire. Le fournisseur new yorkais affirme proposer une approche basée sur l'IA pour aider à migrer vers au moins 20 entrepôts de données et outils ETL différents plus rapidement que les approches traditionnelles. Il entretient par ailleurs des liens étroits avec des intégrateurs de systèmes tels qu'Accenture, Capgemini, Celebal Technologies et Tredence, avec des déploiements éprouvés pour des « centaines de clients ». Il revendique plusieurs références notamment Thomas International (fournisseur de tests d'intelligence et de personnalités) et VGZ (compagnie d'assurance). Alors que Thomas International a utilisé BladeBridge pour passer de Snowflake à la Data Intelligence Platform de Databricks afin d'augmenter de 40 % la productivité du développement. Celle de VGZ l'a aidé à améliorer de 30 % le temps de mise sur le marché de produits de données.
Un chiffre d'affaires de 3 Md$ dans le viseur pour 2025
Sans préciser de date particulière, Databricks prévoit de mettre BladeBridge et ses produits connexes gratuitement à la disposition des entreprises et des partenaires. L'éditeur prévoit également d'étendre l'expertise de l'éditeur à d'autres intégrateurs, ajoutant que l'acquisition contribue à son objectif d'atteindre pour son exercice en cours un chiffre d'affaires annuel de près de 3 Md$, largement au-dessus des 1,6 Md$ de 2024.
Ce dernier rachat vient compléter le portefeuille sur l'IA avec plusieurs acquisitions réalisées au cours des dernières années. Il y a eu en mars 2024 Lilac AI, basé à Boston, pour aider les entreprises à explorer et à utiliser leurs données non structurées pour créer des applications génératives basées sur l'IA. Puis le fournisseur de logiciels de formation de modèles et de LLM MosaicML en juin 2023.
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